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La vie à Saissac en 39-45 (4)

Erick FANTIN Par Le 16/02/2015 0

Dans Gardons la mémoire intacte !

OCCUPATION DE LA ZONE SUD

 

En 1942 la deuxième moitié de la France fut occupée.  La  première armée arriva dans le Sud-ouest,  elle installa son quartier général à Toulouse.

La ville de Castres fut occupée le  18 novembre.

Selon toute vraisemblance, la  préoccupation première  était d’ordre stratégique.

 Venant de Carcassonne, deux contingents occupèrent  Saissac  et Cuxac-Cabardès, villages chefs-lieux de canton situés  chacun sur une route coupant la Montagne Noire (classées alors nationale 118 Mazamet–Carcassonne et la 629 Revel-Carcassonne).

A   Saissac,  ils réquisitionnèrent  des jeunes du village pour essarter  dans le bois communal de l’Alquier   au lieu-dit Mountosi. 

Cet  endroit, situé entre la route 629 et la limite de partage des versants, est un couloir naturel  situé  entre les deux vallées Sor et Lampy, (vallées  difficilement franchissables  par du  matériel lourd).

 Après l’essartage, quelques jours après, des mines furent posées dans ce couloir.

A   Saissac la pose de barrières, la mise en place de sentinelles et du couvre-feu; furent des mesures immédiates.

Un événement  fit  prendre conscience  des dangers  qu’il y avait à ne pas les respecter.

 

PREMIER DANGER

 

 François Bastoul habitait chez ses parents avec ses frères et sœurs à la ferme Saint de Villemagne.

De temps en temps, il allait la nuit  rendre visite à une amie qui habitait au village dans la rue de l’Autan.

Pour déjouer la vigilance des sentinelles, il  passait entre l’église et le Château  en empruntant  les sentiers des jardins.

Tard un soir alors que la nuit était très sombre,  à peine eût-il mis les pieds sur la chaussée de la route conduisant au village, que sommations suivies de coups de feux ne firent qu’un.

Un prompt demi-tour, un saut à gauche, un autre à droite ; entouré d’éclairs et d’éclats d’écorces arrachées  par les balles aux châtaigniers qui bordaient le chemin,   François s’enfuit à toute  jambes vers  la ferme; la patrouille  sur les talons.

 

Toute la  maisonnée, fut alignée dans la cuisine, les mains contre les murs. 

L’officier commença par interroger François qui avait des difficultés à se tenir debout.  Tétanisée par la peur, Eugénie la mère  fit un reproche à son  fils,  en précisant la cause de son inconduite. Ce reproche  inattendu et singulier, sauva la famille; la patrouille s’en alla.

 

 La  nuit,  dans le village,  les patrouilles faisaient beaucoup de bruit ; les bottes ferrées des soldats  tenaient mal sur les pavés arrondis des rues  faites de cailloux de récupération. Elles allaient se mettre  en embuscade   en dehors du  village  à la croisée des chemins; celle qui surprit François, était cachée dans le fossé de la route à la hauteur de la ferme  Pratmoulis habitée par la famille Azéma  (entrée actuelle du village).

 

 J. Michel "Passé Défini"

 

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