Articles de saissac
Figures Saissagaises - François Rey
François Rey
Tous les jours, en sortant de l’école, je m’y arrêtais pour passer un petit moment.
Je devais avoir 8 ans, peut-être 9.
Il faut dire que dans cet atelier, pourtant d’un autre temps, l’on s’y sentait bien !
ICI,
c’était le refuge de François Rey, la forge, sa forge.
Un sol brut et en pente, des outils, de la ferraille partout que l’on pouvait tout juste marcher.
Le bruit du feu, du soufflet, du marteau.
Mais ICI,
l’on s’y sentait bien !
Il y avait même une chaise longue, qui certes avait fait son temps, mais qui était là pour les amis.
C’est là que je m’asseyais et que j’écoutais les anciens, toujours présents, parler dans leur dialecte.
Je crois que c’est à cette époque que j’ai appris le patois.
ICI,
chez François,
l’on s’y sentait bien !
Petite histoire
Richet de la Garrigue avait son cheval malade, le ventre gonflé,
« boudenfle e tibat coumo la pel d’un tambour » ;
Il l’amène au maréchal de Saissac, François Rey qui le trouve bien malade.
« Cresés que n’en pete ? ».
Dis-moi toute la vérité. Et François de lui dire : « Laisse le moi, je ne te réponds de rien,
tout ce que je peux te dire c’est : Se peto, petara pas maï se peto pas, petara ».
Michel Jean « Passé défini »
La Coopérative laitière
Coopérative laitière et fromagère de la Montagne Noire.
Créée à Saissac en 1930. La coopérative installe à Saissac une grande laiterie moderne, avec salles froides et chaude, quai de réception. Toute la pasteurisation se fait en vase clos à 85° ; elle reçoit le lait (400 litres en 1945) produit par 130 coopérateurs des communes de Caudebronde, Fontiers, Arfons, Saint Denis, Saissac, Les Cammazes, Cennes et partiellement Dourgne et Sorèze. Ce sont deux italiens, Emile Zambelli marié avec deux filles, Verbéna et Néris, et Baptiste Lazzarini, motocycliste réputé, qui préparent les fromages réputés:
« Moun PaÏs »
(fromage à pâte molle)
« Le Castel » et «Prodolone »
(fromage en pâte roulée produit en boudins de 30 cm, séché entre les cordes et qui durcissait rapidement, c’était un fromage genre Parmesan).
Baptiste part en 1940, il est remplacé par le jeune Gaston Fumey, frais émoulu de l’école fromagère de son Jura natal.
Allaux André, Bach Ernest et Guilhem sont les chauffeurs assurant les tournées de ramassage des bidons.
Vittorio Manfroï toujours chaudement emmitouflé, travaille dans les salles froides.
Suzette Albouze est la secrétaire et Lucarelli Odilio apparait à Saissac.
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Célébrités à Saissac - RODIERE
Célébrités à Saissac
Guilhaume Rodière, seigneur du Fajal
Par le Dr Jean MICHEL
En 1777 le 22 avril Guilhaume Rodière, conseiller du roi et son procureur en la Maîtrise des Eaux et Forêts de Castelnaudary, seigneur de Mirèval Lauragais, et habitant de Castelnaudary acquiert le Fajal de Jean de Lonjeon de Laprade, habitant de Castelsarrasin et de Jean Guichard d’Escorbiac Dursaud seigneur de Mazamet et autres places, habitant de Montauban, pour la somme de 30 000 livres.
Le Fajal appartient actuellement à la famille Gabolde. Au XIXe siècle aux Marquier de Villemagne.
Par la même vente, la métairie de Picou était cédée au sieur Sélariès pour la somme de 30 000 livres également et la métairie du Conquet à Jacques Escande pour la somme de 10 000 livres.
Guilhaume Rodière procédurier redoutable Ce Rosière va être en procès avec la canal du Midi.
C’est Besaucèle juge, châtelain, procureur fondé du Canal, qui s’occupe de l’affaire. Après expertises et enquêtes sur l’allodialité du Fajal. Rodière obtient 7968 livres pour l’ensemble de ses terres prises sur le Fajal. La première expertise avait évalué ces terres à 4573 livres.
Les autre propriétaires Bosc reçoit 3712 livres et Montplanqua 3286.
Louis de Cazals cadet, natif de Venès, construisit le mur du Lampy, dont il ne put assurer la mise en eau car il mourut en 1782 pendant une épidémie de suette miliaire. Il était chargé des travaux pendant que Monsieur ; aujourd’hui Louis XVIII et postérieurement l’empereur Joseph II allèrent visiter cette partie de la province de Languedoc. Une de ses filles épousa Louis Mahul fils de Jacques seigneur de Saissac.
Ecclésiastiques à Saissac
Ecclésiastiques à Saissac
1789 à 1803
Alric Bourges Augustin
né le 13 décembre 1762 et ordonné prêtre en 1781,
était vicaire à Saissac où il prêta le serment de 1790.
Elu curé de Carlipa ; il se rendit à Fontiès d’Aude où il prêta le serment de Fructidor, il devint curé intrus de Montlégun.
Il se soumit au Jubilé et l’évêque le nomma à Mireval Cabardès.
Meurt à Carcassonne en 1951.
Angles Jean Antoine
né en 1771 à Labastide Esparbairenque
fut sacrilègement ordonné sous-diacre et prêtre par Besaucèle
et nommé vicaire à Saissac.
Fut abdicataire en 1794, se retira à son pays natal et refusa de prêter serment.
Il ne rentra en communion avec l’évêque qu’en 1819 après une longue épreuve imposée par M Cazaentre.
En 1920 nommé vicaire à Soupex puis curé à Cazalrenoux.
Bélissens Louis
Né à Carcassonne, ordonné prêtre par Saurine évêque d’Oloron.
Il a joué toute espèce de rôles, même celui de réfractaire pendant 2 ans qu’il a surpris les pouvoirs du grand vicaire d’Alet.
Reconnu pour ce qu’il était, il quitta le pays et vint s’intruser à Saissac, où, par son hypocrisie profonde, il a fait beaucoup de mal.
Dieu veuille, conclut Mgr de la Porte, qu’il ait été franc dans son retour et sa pénitence.
Placé à Cailla
Bernède Pierre
Vicaire à st Michel de Carcassonne,
prête serment en 1790 et se rétracte.
Publie une « Lettre aux fidèles » pour annoncer sa rétractation.
L’Ordinaire lui fit titre sur le champ du bénéfice curé de Saissac
qui venait de vaquer par mort.
Afin d’encourager, par cet espoir de récompense,
ceux qui l’avaient imité dans sa faute, à l’imiter dans son repentir, il ne parut jamais dans cette paroisse opiniâtrement schismatique.
Il fut déporté en Espagne
Besaucèle Guillaume
Né à Saissac le premier septembre 1712,
fut d’abord curé de Limousis,
puis de Saint Sernin de la cité de Carcassonne,
vicaire général et official,
sous l’épiscopat de Mgr de Belzons (1731 1778).
Il fut élevé à la dignité de doyen du chapitre
cathédral de Carcassonne en 1775.
Attaché au jansénisme, il se prononça en faveur de la
constitution civile et fut élu évêque du département le 5 mai 1791.
Sacré à Toulouse, le 15 mai suivant et mourut à Carcassonne
le 1 février 1801, persévérant dans le schisme.
Besaucèle Antoine
frère du précédent,
était curé de saint Michel de Carcassonne.
Il prêta le serment constitutionnel,
persévérant jusqu’à sa mort survenue le 7 novembre 1792.
Bosviel Jean Pierre Jacques Rose
né en 1765 diocèse de lavaur.
Refusa le serment et émigra.
Revenu en 1800 au Concordat,
il fut nommé curé de Barbaira puis de saint Denis.
Nommé curé doyen de Saissac le 16 mars 1817
et chanoine de la cathédrale en 1819.
« Prêtre zélé et instruit »
Cavailhès Antoine Marie Hippolyte Etienne Jacques
né à Saissac le 12 février 1770,
était fils de Jean Pierre, fabricant de draps,
et d’Elisabeth Marie de Ligonier.
Il fut ordonné sous-diacre, diacre et prêtre par l’évêque intrus en 1792
et nommé par lui vicaire à Lagrasse d’où il fut chassé.
Elu curé d’Arquettes le 11 octobre 1792,
il refusa le poste et se retira d’abord à Puylaurens auprès de l’abbé Roux, puis auprès de ses parent à Saissac.
Il ne se maria pas mais il était de notoriété publique
qu’il vivait avec une femme qui avait abandonné son mari.
Dès le 21 fructidor an VI (7 sept 1797), il paraît avoir quitté l’habit ecclésiastique, à cette date il signe un acte de naissance sans aucune qualification. Plus tard le 1er novembre 1798, il est secrétaire de mairie, le 23 novembre 1803, il est greffier de la Justice de Paix,
conseiller municipal en 1803.
Le 16 août 1811 il s’oppose seul au vote d’un supplément de 300 f pour parfaire le traitement du curé et il s’entend dire par le maire « qu’on ne doit s’arrêter au dire de ce membre qui devrait rendre hommage à cet état (de ministre du culte) quoiqu’il l’ait abjuré ». Dès le 27 mai 1827 tout au moins Cavailhès a repris l’habit et les mœurs ecclésiastiques, car il signe l’acte du décès de Gaillardon son parent en tant que prêtre 67 ans domicilié à Saissac ;
Enfin en l’an 1835 et le 17 septembre, Hippolyte Cavailhès prêtre est inhumé dans le cimetière de la paroisse par Bosviel curé.
Jean Michel
Prisonniers turcs à Saissac
Les prisonniers turcs à Saissac
Le 28 août 1918, le Préfet de Carcassonne était informé par le Général commandant la 16ème région, que le nommé Rerimbin Ibrahim, signalement (taille grande, signes particuliers néant) et parlant un peu le français, s’était évadé du détachement de Saissac. On priait Monsieur le Préfet de prendre toutes mesures utiles pour l’arrestation du fugitif.
Que faisaient ces turcs dans notre département ?
C’est Monsieur Valdeyron de Narbonne qui a fait une recherche sur cet épisode de la vie audoise en 14-18, qui nous apporte la solution.
360 turcs prisonniers de guerre (venant du front d’Orient) firent un séjour forcé dans notre département. Par groupes de 20, ils furent installés dans divers villages. C’est ainsi qu’une équipe arriva un beau jour à Saissac. Ils étaient une douzaine travaillant comme agriculteurs au domaine de Béteille qui appartenait alors à Monsieur Estrade de Carcassonne.
D’après le témoignage de Denise Bonnafous, alors âgée de 8 à 10 ans et habitant à cette époque au domaine voisin du Cros où une partie des turcs logeait, ils étaient très gentils, ils lui offraient de petits jouets en bois qu’ils fabriquaient eux-mêmes.
Elle se souvient du « cuisinier » qui savait si bien préparer les agneaux qui lui donnait Mr Estrade.
« On les a beaucoup regrettés quand ils sont partis, ils pleuraient et avaient beaucoup de peine en prenant le tramway de Saissac à Bram ».
Il est probable qu’Ibrahim faisait partie de ce groupe, il lui tardait aussi de revoir son pays et l’Espagne, alors neutre, n’était pas si loin.
Peut-être réussit-il son évasion !
« Histoires de la Montagne Noire » Jean Michel
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Rapport sur la visite aux camps de prisonniers turcs en France en décembre 1916.
Autorisés à visiter les camps de prisonniers turcs en France par lettre du 23 novembre 1916 de l'Ambassade de la république française en Suisse, et par dépêche ministérielle du 1er décembre 1916, nous sommes arrivés à Béziers (dép. de l'Hérault) le 5 décembre 1916.
Les prisonniers turcs en France, que le Comité international de la Croix-Rouge nous chargea d'inspecter, ont séjourné à Moudros (lles loniennes) pendant un temps variant de 1 à 10 mois, puis en Corse pendant trois mois ; ils sont arrivés le 10 mai 1916 dans le midi de la France, pour être occupés aux travaux des champs et de la vigne.
En été 1916, ils furent répartis dans le Gard, dans l'Aveyron, dans l'Hérault, dans le Tarn et dans l'Aude. Actuellement, pour des raisons de simplification administrative, ils sont exclusivement cantonnés dans les départements de l'Hérault et de l'Aude. — Un détachement de 150 prisonniers turcs est encore en Corse.
Après avoir inspecté le dépôt central des prisonniers turcs à la caserne de Marossan à Béziers, nous avons été voir les prisonniers au travail dans les fermes de Boujeau, de Mas du Ministre, de Pradelonne et de La Motte. Nous avons eu la liberté la plus complète de nous entretenir avec les prisonniers, de prendre des photographies, de distribuer des dons.
Dans chaque détachement, nous avons trouvé un prisonnier turc parlant suffisamment le français pour servir d'intermédiaire entre les soldats de garde et les prisonniers ; nous avons pu par lui obtenir des renseignements de première main, sans passer par les interprètes du camp.
Nous exprimons nos remerciements à M. le colonel Vigogne, inspecteur de la XVIe région, et aux officiers qui mirent la plus parfaite amabilité à nous faciliter notre tâche.
……..
Sommes remises aux prisonniers de guerre turcs en France pour le compte du Croissant-Rouge
Les prisonniers en Corse et dans la région de Béziers (Hérault) ne sont pas indigents ; outre leur ration très suffisante, ils reçoivent 20 centimes par jour et souvent une prime supplémentaire de 20 centimes, qui leur sert à s'acheter du tabac Ils reçoivent les vêtements, souliers, couvertures, etc. du dépôt. Néanmoins nous avons cru bien faire, uniquement pour marquer notre passage, de laisser à chaque dépôt ou détachement de travail que nous avons visité un franc par prisonnier, pour lui permettre de s'accorder un petit extra.
http://turquie-culture.fr/pages/histoire/anecdotes-recits.../
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