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Les 3 légendes du Cabardès - Les cloches des Tours Nègres
LES CLOCHES DES TOURS NEGRES
L'hiver débutait durement ; depuis les premiers jours de
décembre, le verglas, le givre, le gel et la neige avaient
transformé la faille escarpée de la gorge de l'Alzau en une
splendide nef immaculée et aérienne, contournée et capricieuse.
Au fond d'un repli de la gorge, caché à toutes les vues,
s'était établi un petit prieuré, dont il ne resta que des
ruines, désignées aujourd’hui sous le nom de Tours Nègres de
Clary.
Elles doivent leur nom à la couleur sombre de leurs pierres
qui saillent à peine sur le coloris monotone de la gorge
obscure. D'un à-pic rocheux elles dominent le torrent
mugissant, comme une forteresse; dans ce site perdu, on est
captivé par la solitude effrayante de ces ruines.
L'opinion ne s'est pas faite encore sur leur histoire, mais
les gens du pays disent que ce fut jadis un prieuré ; et, de
fait, cela parait vraisemblable dans ce pays du Cabardès,
défriché à fond par les moines, truffé d'Abbayes, de
Chartreuses, de monastères, de Prieurés et d'Églises rurales
dans les endroits les plus reculés.
Ce Prieuré était une dépendance des moines de l'Abbaye voisine
de La Bastide, annexe elle-même probablement des Bénédictins
de Montolieu, qui avaient, choisi ce site désolé, si propre au
recueillement de l'esprit.
En cette fin d'année 15. ., les moines de la Bastide
s'apprêtaient, comme chaque année, à assister à la messe de
minuit dans la chapelle des Tours Nègres : ils trouvaient que
la majesté du lieu convenait à la solennité de la Fête de la
Nativité:
Aucune solitude, aucun désert, aucune autre gorge plus
effrayante encore, ou plus distante, ne pouvait mieux convenir
à l'état d'âme de ces hommes qui avaient fui la désolation du
monde pour chercher au sein de la Nature un peu de repos avant
d'atteindre l'éternité.
La France était déchirée de la façon la plus affreuse qui se
soit vue depuis la Guerre de Cent Ans ; du Tarn à l'Agout, du
Sor au Fresquel, de la Garonne à l'Aude, Calvinistes et
Catholiques s'égorgeaient ; des bandes de pillards ou
d'assassins prenaient parti pour l'un ou pour l'autre,
attaquaient les villages ; alors c'était l'agonie des
mourants, l'incendie des maisons, le massacre des enfants,
puis les pillards repartaient, avec un riche butin. Saissac
avait été attaqué mais avait pu repousser les assaillants,
grâce à la solidité de ses murs ; mais Cuxac, mal défendu,
avait été conquis de haute lutte.
Ce soir de Nativité, les moines, assemblés dans la petite
chapelle, plongés dans leur méditation, ne pouvaient détacher
leur esprit de la folie qui ravageait le monde. Ces hommes
simples et rudes, austères et naïfs, ces moines paysans dont
la foi était claire et pure, attendaient la mort dans la
sérénité de leur retraite : chaque jour, ils rendaient grâce à
Dieu des bienfaits qu'Il leur prodiguait, et qui éclataient
dans le miracle sans cesse renouvelé de la Terre nourricière.
Une tristesse infinie, une pitié indicible, une commisération
venaient en eux à l'évocation de l'affreux bouleversement du
monde. Ils priaient avec ferveur pour leurs Frères, pour cette
humanité souffrante, qui méconnaît la joie de vivre, qui se
déchire elle-même, se meurtrit dans la douleur, s'abaisse dans
le crime et le péché, s'abîme dans le sang et la boue.
Tout cela, cette affreuse soif de tuer et de souffrir leur
était incompréhensible ; ils la plaignaient, mais ne savaient
la ressentir.
Avec le soir, le vent glacé qui dévastait la plaine, dont le
rougeoiement des incendies n'arrivait seulement pas jusqu'aux
Tours Nègres, cachées dans un repli de rocher, venait de
s'abattre. Le silence régnait ; dans la chapelle chauffée,
tout n'était, loin du monde, que tiédeur, simplicité et calme.
La cloche venait d'égrener ses accents cristallins, appelant
les moines dispersés dans le prieuré. Quelques moines, occupés
aux cuisines ou à la garde ; les temps n'étaient pas sûrs : se
joignirent à leurs Frères avec la paisible tranquillité que
donne une longue habitude ; leurs voix, mâles et assurées
d'hommes rompus aux travaux de grand air s'élevaient et
emplissaient la nef.
L'officiant se prosternait devant l'autel. « In nomine Patris…
» Le sacristain lançait encore les cloches à toute volée,
n'ayant pas vu le prêtre commencer la cérémonie, et l'air
glacé amenait leur son cristallin jusqu'à Saissac, immobile
sous le givre...
Dehors, c'était la paix divine ; l'orée de ce jour où Jésus,
le Rédempteur, était venu, emplissait chacun d'espoir. Une
trêve se glissait dans tous les coeurs, et dans chaque foyer
on priait...
Mais, à ce même moment, un petit parti de Calvinistes qui
étaient partis de Cuxac à la poursuite d'un chevreuil, se
regroupait devant l'entrée du prieuré ; passant dans le ravin
de l'Alzau, la cloche cristalline les avait attirés ; amenés
par la curiosité, ils s'étaient approchés furtivement ;
l'odeur du repas destiné aux moines à l'issue de la messe de
minuit mit en appétit ces hommes affamés. S'insinuant par la
porte entr'ouverte, dont le gardien était à la messe, ils
contemplèrent les moines paisibles et prosternés...
« Allons-y les amis, et point de quartier....»
Avec un cri épouvantable, les Calvinistes firent irruption
dans la chapelle ; aussitôt le sang coula et gicla ; les
moines, désarmés et absorbés dans leurs prières, offraient
sans résistance leurs têtes aux masses et aux haches.
Le sacristain, un peu sourd, n'avait pas réalisé le meurtre et
sonnait vigoureusement les cloches ; un Calviniste
l'atteignit, lui sectionna le bras d'un coup de hache sur
l'épaule, la main resta accrochée à la corde, et le corps
tomba inanimé à terre.
Le prêtre, encore prosterné à l'autel, agonisait, la tête
fracassée.
Les Calvinistes, s'étant repu du festin destiné aux moines,
mirent le feu aux Tours Nègres après avoir dérobé les objets
de quelque valeur, et s'éloignèrent dans la nuit, éclairés par
l'incendie qui rougeoyait la neige vierge...
Depuis, le prieuré ne s'est pas relevé de ses ruines, qu'il
faut savoir découvrir dans le repli d'une gorge de l'Alzau,
sous un manteau de lierre, de ronces et de broussailles. Nul
ne vit dans ces lieux, dont les paysans s'écartent volontiers.
Une malédiction plane sur ces pierres dont on ignorera
toujours le secret.
Mais les gens du pays assurent que celui qui oserait se
risquer, une veille de Noël, à minuit, parmi les ruines,
verrait encore le bras levé du sacristain sonnant la cloche
une ultime fois, et en entendrait le son cristallin ; on dit
que les autres moines sont entrés dans la Paix du Seigneur,
mais que le sacristain, pour avoir négligé ce jour-là sa
communion journalière et s'être laissé absorbé plus que de
raison par les préparatifs du repas, agitera chaque année les
cloches à pareille heure, jusqu'à ce qu'il ait enfin reçu une
sépulture chrétienne. On prétend aussi que par temps glacé et
très clair on entend distinctement les cloches jusqu'à Saissac ;
alors, les chrétiens se signent, et prient pour cette âme si
tragiquement perdue, pour avoir méconnu qu'on doit être
toujours prêt à comparaître devant le Tribunal suprême...
Les 3 légendes du Cabardès - Le Chandelier Sacré
LE CHANDELIER SACRE
Les Rois Wisigoths possédaient un trésor fabuleux, qu'ils
avaient amassé, de pillages en pillages, à travers toute
l'Europe. Le joyau en était le célèbre chandelier d'or pur, à
sept branches, enrichi de pierres précieuses, provenant du
Temple de Jérusalem, dont an disait que celui qui le profanait
était foudroyé sur l'instant.
Le Roi Alaric s'était installé à Toulouse, mais en 507, les
Francs, menés par Clovis s'ébranlent ; à la bataille de
Vouillé, Alaric est tué en combattant, et son armée décimée;
les Francs foncent sur Bordeaux et y passent l'hiver; au
printemps, Clovis reprend l'offensive, déborde Toulouse,
atteint Carcassonne, en 508.
Le trésor avait été replié rapidement de Toulouse à
Carcassonne ; mais l'escorte, surprise par l'avance franque,
dut se replier sur Saissac, ou elle enfouit le trésor, qui s'y
trouve encore malgré des recherches et fouilles nombreuses.
Ici s'arrête la tradition; qu'il soit permit de laisser
chanter la légende !
Les Francs pénétraient déjà dans les faubourgs de Toulouse :
l'affolement régnait; les seigneurs Wisigoths se préparaient
en toute hâte à se replier sur Carcassonne en bataillant pour
retarder l'avance ennemie; mais la famille royale, Théodegothe
la jeune épouse du défunt roi et Amalric, son fils, espoir de
la dynastie, bien qu'il n'eut que 4 ans; était encore dans
Toulouse; ils devaient partir sans retard à Carcassonne; en
même temps, il fallait escorter le trésor, composé de dizaines
de coffres, long convoi tiré par des bœufs.
Le jeune seigneur Euric réclama cette mission et l'obtint;
accompagné d'une légère escorte, il s'échappa de justesse de
Toulouse, laissant filer le convoi, pendant qu'il amusait les
ennemis en guerroyant. Puis, confiant dans son avance, et
escomptant que les Francs s'attarderaient quelques jours à
Toulouse, il régla la marche du lent convoi, et multiplia les
reconnaissances, prêt à s'échapper dans les bois ou par les
chemins boueux du Lauragais, à la moindre alerte.
Mais au relais d’Elusio, Euric appris que des francs, venant
d’Albi s’étaient déjà répandu sur la route de Carcassonne,
vers Bram, alors appelé Hébromagnus.
Il n’était plus question de suivre la grande route de
Carcassonne ; il décida de se jeter dans la montagne et
d’essayer de gagner, par des chemins détournés, par Issel,
Verdun et la forêt de Bruniquel, le petit Castellum de
Saxacum, que l'on nomme aujourd'hui Saissac. Il connaissait
bien cette région, qu'il avait maintes fois parcouru avec ses
compagnons dans leurs chasses à l'ours : ce n'étaient que
forêts profondes, que le printemps parait de muguet, mais il
savait y trouver un asile sûr et des chemins praticables.
Enfin, ils furent en vue de Saissac et les lourds chariots
s'engouffrèrent dans le « castrum ". Euric, comprenant qu'il
n'avait guère de chance de transporter les caisses à
Carcassonne avant que le pays ne soit débarrassé de l'ennemi,
décida d'enfouir le trésor à l'abri des souterrains du château.
La Reine n'avait pas été insensible au charme du jeune
seigneur, à la délicatesse de ses manières, ainsi qu'à son
courage et à son sang-froid; elle approuva le projet de cacher
le trésor, jusqu'à des jours meilleurs, mais manifesta le
désir d'assister avec Euric à l'enfouissement.
Lorsque les caisses furent déposés dans les profondeurs des
salles souterraines, ils restèrent seuls :
- Ah ! Euric ! Je voudrais tant me parer une dernière fois de
tous ces bijoux royaux....
Et ce fut un spectacle féerique; la reine chargea ses bras de
bracelets étincelants, des diamants brillèrent à sa chevelure
d'or, d'énormes rubis attachés aux lobes délicats de ses oreilles
firent ressortir l'exquise fraîcheur de ses lèvres; l'éclat
rougeoyant et changeant des torches faisait varier les teintes
et les éclats de ces bijoux splendides; l'odeur de la résine
qui embaumait la salle exaltait leurs esprits :
- Ah ! Euric ! Suis-je belle? Suis-je belle, Euric ?
Elle n'avait pas de miroir, mais l'adoration qu'elle lisait
dans les yeux bleus d'Euric agenouillé devant elle, reflétait
sa beauté, mieux que le cristal le plus pur.
Puis, fouillant à pleines mains dans les coffres massifs, elle
-jeta pêle-mêle, sur le sol, au gré de son caprice, ors,
bijoux, argents, monnaies scintillantes; elle sortit encore
les soixante calices d'or pur massif, les soixante patènes et
une multitude de croix massives, qu'elle disposa sur les
coffres ou sur l'aspérité du mur.
Ah ! Ma Reine ! Ah ! Ma déesse !
Et, lui aussi, dans l'exaltation de son admiration, pris par
cette étrange fièvre de l'or, enivré par la beauté de la
reine, exhaussée encore par la splendeur des bijoux et des
éclairages, il saisit au fond d'un coffre le fabuleux
chandelier à sept branches de Jérusalem luisant dans
l'obscurité par l'éclat de mille pierres précieuses; il oublia
la malédiction qui s'attachait à ce chef-d’œuvre
d'orfèvrerie, tout à son amour, tout à l'idole qui s'offrait à
lui, parée comme une déesse: Il posa le chandelier devant son
amante, et se prosterna à ses pieds...
Nul ne les revit jamais; les hommes de l'escorte, inquiets de
leur absence trouvèrent le souterrain fermé par un éboulement;
ils quittèrent Saissac emmenant le petit roi Amalric, qui put
trouver abri à Carcassonne.
La campagne s'épanouissait dans le printemps, et la forêt se
constellait de fleurs. Dans le plus somptueux des décors.
Théodegothe et Euric agonisaient dans la splendeur de leur
amour...
Chronologie de l'Eglise
Chronologie de l’église
Par le Dr Jean MICHEL
1254 Guillaume Mandata sous chapelain de Saissac dit qu’il est connu à Saissac qu’Arnaude épouse de Bernard Pons fut trouvée à Puylaurens avec Raymond Gueirejat qui avait rem secum et elle avait fait la même chose avec plusieurs à Montolieu ou où on la nomme meretrice .
1269 Non mentionnée sur le registre Ave Maria
1290 1320 Construction des parties anciennes. Nef, chapelles, choeur.
L’abside et les absidioles sont construites pour prolonger les remparts
1336 Transaction avec les Bénédictins de Montolieu, les habitants de des décimaires de Campras et Vernassonne deviennent paroissiens de Saissac. C’est donc à cette date que l’église St Michel devient église paroissiale. Les habitants des décimaire de St Jean et St Estèphe sont probablement rattachés à l’église St Michel à cette période.
1509 Jean Planchette notaire royal de Saissac puis de Montolieu à partir de 1510
Concession par Etienne et Michel Vesia ( 4 p papier) de Saissac à Jean de Podio (Delpech, Dupuy) clerc tonsuré dudit lieu, d’une maison à Saissac « In titulum cléricum » pour lui permettre de continuer à prendre ses grades ecclésiastiques ; cette concession prendra fin lorsque le titulaire aura reçu un bénéfice ou s’il meurt.
1511 Vente par Jean Bayle, de Saissac, à Guilhem Sogaynet prêtre dudit lieu, d’une maison au fortalicum de Saissac, rue Mercadal.
1561 En 1561 le village de Saissac envoie des délégués pour une assemblée consistoriale à Castres Le chef de cette délégation est François d’Artigues ou Artigues de Saissac qui assiège et prend ce village et son château. Il y avait alors une forte présence protestante à Carcassonne, en 1561 plus de 300 protestants.
1568 Le 6 septembre « La compagnie du capitaine Artigues est sortie dévers Villegoudou. Ils sont allés jusques à Seïssac et Montolieu mais ils n’ont pu les prendre. (Page 43)
Le 25 septembre, le capitaine Artigues, avec sa compagnie, est sorti de Castres. Ils sont allés à la ville de Seïssac-lès-Carcassonne, ils l’ont prise par escalade et, estant dedans, ont meurtri tous les prestres qui s’y sont trouvés et mis le feu au temple. Puis tous s’en sont retournés en Castres.
Le journal de Faurin. ( Page 44) La troupe descend à Montolieu, non sans ravager toutes les fermes qui se trouvaient sur son passage, le 26 septembre au soir. Les Montolivains prévenus par quelques rescapés, ferment les portes et se placent sur les remparts avec leurs armes, l’attaque des calvinistes est repoussée. C’est peut-être au retour de cette expédition que cette compagnie détruit les « Tours Nègres » de Clary, appartenant au Prieuré de Villeneuve. Le lieu ne fut jamais reconstruit et il resta abandonné. Les ruines silencieuses des Tours Nègres, attirent toujours les amoureux de ce sauvage vallon où coule l’Alzau. Le Cers soufflant dans les yeuses, nous apporte encore les cris des victimes. On dit que la cloche du prieuré sonne toujours à minuit le jour de Noël. (Clément Martin histoire de Montolieu)
Ce raid Calviniste est typique de ces combats de petits chefs Huguenots « Cadets d’espée et de cape » à la tête de bandoliers voleurs et pillards.
L’église de Saissac où ils ont mis le feu n’a pas du beaucoup brûler, car ils ne sont restés que quelques heures maîtres du village. On n’a pas retrouvé de traces d’incendie lors de la réfection de la chapelle saint Antoine, où peintures et badigeons se succèdent depuis la fondation.
Saissac passera en 1574 sous le contrôle protestant et gardera pendant un an, un gouverneur Calviniste saint Cogat, chassé après 1575. Un nouveau raid des protestants a lieu en 1580 Saissac est « prise par un mascle, qu’ils ont mis à la porte de la ville et de la poudre et estant dedans se sont mis à piller, puis sont partis en emportant ce qu’ils ont pu »
1615 Pardallhiers ou Dardalhiers curé
1616 Mariages célébrés à St Michel, église paroissiale ; à St Jean, à N D de Campras et à St Ignace.
1617 Eglise paroissiale dite de l’enclos
1615 Registre de ceux qui ont épousé femme dans l’église paroissiale de Saissac à Monsieur saint Michel 1618 Bastié curé Gleizes vicaire 1620 Florense curé
1620 Nom de ceux qui sont décédés durant l’an que Maître Bertrand Florense ; bachelier en théologie fut vicaire. Commençant le jour de St Jean 1620 et finissant la veille de la St Jean Baptiste 1621. 1621 Décès de François Mons, Jean Besaucèle, Antoine x, Bernard Culié, Pierre Oustric, Pierre Carcan, Jean Estieu, Arnaud Vésio, Honorat Fargues, Pierre Montagné, M .. Prêtre tous de Saissac.1622 Juliette de Siguieres fille de Siguieres conseiller au présidial de Carcassonne, excommuniée pour concubinage incestueux est remise dans le giron de l’église ;
L’évêque visite la paroisse et donne la confirmation à 200 personnes
1624 Etat des marguilliers Notre Dame Bernard Ceffo et Jean Vidal. St Sébastien, St Eloy, St Jean, St Martin, St Antoine, St Jean de Saissaguel, Campras St Ignasse.
De la Vierge ? mage Jean Bezombes prêtre Celmon Justin, Barthélemy Carle.
1625 Jean Fagnier cottelier tué par les huguenots dans l’église.
1629 31 mai Pierre Fournez jeune fust tué par les hérétiques et le lendemain enseveli dans l’église.
1630 La congrue du vicaire de Saissac est fixée à 300 livres.
1631 Fondation d’un obit par Vincent Amiel.
1634 Marguilliers 2 par chapelle, il y a 11 chapelles. Notre Dame, Purgatoire, St Jean Baptiste, St Eloy, St Martin, St Sébastien, St Antoine, Sainte Croix.
St Jean de Saissaguel à la chapelle du cimetière, St Ignace cette chapelle se trouvait au début du faubourg d’autan, à l’emplacement actuel du lavoir et de la croix, elle est désignée souvent comme la cave de St Ignace, on y célébrait des mariages. Elle était destinée aux gens du faubourg d’Autan.
Une chapelle à Campras.
1641 Honneur funèbre pour Jacques Vaisse, tué au camp de Turin, en Piémont, par sa veuve Françoise Paleret.
1650 Anne de Ramel enterrée près la maison presbytérale, elle avait été baptisée par les ministres de la religion de Calvin. Décès de Louis Delmas 2 ans baptisé par les ministres de la religion de Calvin à Revel.
1651 Bulle d’indulgence du Pape Innocent X, fondant la confrérie saint Antoine.
1663 27 juin Décès de François d’Aoustet âgé de 85 ans. Recteur de Saissac pendant 35 ans.
Enterré sous le grand autel.
1668 Jeanne 3 ans ensevelie dans le poste de garde, proche la muraille de l’église.
Juliette M reçue dans le giron de l’église dénoncée pour un inceste.
1670 Rabilitation de l’église qui avait été polluée par six gouttes de sang, dus à un blessé, un enfant qui avait reçu un coup de pierre. Vital d’Aoustet prêtre en la présence de R P Calvé, jacobin notre prédicateur, Jean Gardon notre vicaire, Derau recteur de saint Martin, Trémolines purgatorier, Mathieu Besaucèle viguier et juge, Guillaume Glories premier consul, Pol Andrieu deuxième consul. (Purgatorier s’occupait de l’ensemble des revenus, legs, aumônes, fondations en faveur de l’âme du défunt)
1671Enterrements se font Dessous le clocher, au porche de l’église, dans l’église ; au cimetière St Jean et de Campras, dans l’église proche de la chapelle Sainte Croix, au cimetière proche la maison presbytérale. .
1673 Baltezane de Catelan Veuve de pierre Fournier enterrée dans la chapelle Ste Croix de l’église.
1673 Profession de foi de Moïse Dougados de Mazamet adjurant les textes de Calvin. Trémolines Purgatorier.
1673 On bénit le nouveau cimetière qui est joignant l’église paroissiale, par bénédiction de Mgr Louis de Nogaret notre digne prélat, en présence de Claude Bernard Buffiere notre vicaire, Nicolas Trémolines purgatorier, Mathieu Besaucèle viguier et juge, Pierre Robert, Guillaume Cavaillès, Jean Sélariès et Raymond Biu consuls modernes.
1677 On baptise la petite cloche qui est sur la porte de l’église.
1678 Décès de Bouniel Antoine de Ste Geneviève en Rouergue scieur crevé par un noeud de chêne
1685 Vital d’Aoustet curé, neveu du précédent
1713 Jacques Saisset ayant été au pied de l’autel, une pierre s’est détachée du retable et lui a fendu la teste.
1728 30 XII Antoine Portal, marbrier à Caunes, a commencé le retable de la chapelle saint Antoine, pour la façon à lui donné, 900 livres et on lui fournit la pierre.
1739 11 mai, a été fait une procession solennelle pour demander à Dieu par l’intercession des saints de la délivrance des maladies qui y régnaient alors et en même temps a été renouvelé le vœu par lequel cette paroisse s’étant mise à nouveau sous la protection de St Sébastien et St Roch et doit être fait chaque année une procession générale aux jours desquelles l’église célèbre la fête de ces deux saints, le tout en conséquence d’une délibération prise par le conseil de paroisse, approuvé par M. de Blancofort official et vicaire général du diocèse Puel Curé
1740 Sera mémoire que cette année il y eut contestation dans cette communauté au sujet des réparations à faire à l’église, à la Maison de ville et aux chemins, au moyen du produit du quart de réserve de la forêt de l’Alquier, dont la vente en l’an 1735 au prix de 17 000 livres à partager avec Villemagne. La contestation est due au fait que le devis ne fut pas dressé avec exactitude et adjugé sous le nom de particuliers qui y trouvent profit. Les sieurs Pierre Madaule et Jean Isar voulurent manquer à l’accord qu’ils avaient fait avec la communauté de céder à son profit l’adjudication des réparation, en voulant les faire eux-mêmes, ce qui donna occasion au procès qui fût porté devant M le grand Maître et dans lequel des particuliers zélés pour le bien public demandèrent que Madaule et Isar, vu l’accord qu’ils avaient fait, fussent démis de leur adjudication, contraint de remettre entre les mains du receveur ce qu’ils avaient touché de la vente il fut fait un nouveau bail au rabais. Cette année Monseigneur Armand Bazin de Bezons, évêque fit la visite de la paroisse et y donna la confirmation à 260 personnes. 1 XI Nous Puel curé en vertu du pouvoir à nous donné par Monseigneur Lunques avons fait la bénédiction du nouveau cimetière construit près de l’église, vis à vis de la maison de M. Robert. En présence de Marc Etienne Vidal vicaire, Antoine Joffre, Jacques Flourens, Jean Gasc et Jean Amen consuls. Signés avec nous.
1742 On fait le grand dais glacé d’or et les ornements de persienne blanc et rouge au glacé d’or, et le placebo.
1743 On est à la veille de faire paver l’église, il y a plusieurs particuliers qui ont droit de sépulture et pour qu’à l’avenir le pavé ne soit point dérangé et gâté au moyen de l’ouverture des caveaux des particuliers qu’il faudrait ouvrir ou fermer, les particuliers doivent marquer l’endroit de la sépulture d’une pierre gravée.
1746 Baptême d’une petite cloche.
1749 Mise en place de la balustrade en marbre au-dessus du maître autel.
1750 Plantée la grande croix de fer devant la porte de l’église et ce en conséquence d’une mission qui avait été faite par les pères Capucins et la clôture fut différée jusqu'à ce jour parce que la croix ne fut pas prête au temps prévu. La décision du local sur l’endroit où cette croix devait être placée, ayant été soumise au conseil de la paroisse, à la pluralité des suffrages, le faubourg d’Autan ayant eu le plus grand nombre de voix, ces messieurs de cers en furent fâchés et voulurent faire délibérer le contraire par la communauté, ce qui donna occasion aux messieurs d’Autan d’obtenir un arrêt qui maintient la délibération du conseil de la paroisse et de là vinrent des disputes qui furent terminées en mettant la croix ni à Cers ni à Autan
1753 L’évêque en visite donne la confirmation à 426 personnes. Il ordonne d’agrandir l’église en y joignant ce qui sert de vestibule et de construire une nouvelle sacristie.
1755 Le dernier de l’an fut achevée la nouvelle sacristie.
1765 On commence à travailler à l’agrandissement de l’église et à l’exhaussement des murs On construit le grand arceau du fond et les nouveaux fonts baptismaux
Il a été observé que l’élévation de 5 pieds 6 pouces indiquée sur le devis à faire au couvert et par conséquent aux murs de côté et par proportion aux arcs doubleaux n’est en aucune mesure nécessaire pour augmenter le jour de l’église. Il suffit pour cela de placer une roze de 6 pieds de diamètre au mur que l’on construit actuellement et qui doit faire le fond de l’église et de placer dans les chapelles, celles qui doivent être faites dans les murs.
La porte d’entrée en pierre surmontée d’un saint Michel est probablement l’ancienne porte de l’église transportée là, lors de l’agrandissement, cette porte devait faire face à l’autel, et pour des raisons de commodité d’accès et du peu d’espace restant devant l’entrée elle fut placée à son emplacement actuel. La construction de la travée supplémentaire ayant nécessité des travaux importants de creusement pour arriver au niveau de sol de l’ancienne église et obligé à construire l’escalier qui met l’église en contrebas alors qu’auparavant elle était au niveau de l’ancien chemin.
1761 On fait des fenêtres au-dessus des chapelles de l’église.
1767 Fin des réparations. La chaire à prêcher fut refaite à neuf et placée un peu plus bas qu’elle n’était auparavant. Le grand retable qui masquait la voûte du sanctuaire fut abattu et le maître autel enfoncé au-dessous de ladite voûte et ainsi le sanctuaire fut agrandi d’une toise.
1769 Cette année là le couvert de l’église s’effondra depuis l’autel jusqu’au banc des consuls, la nuit qui précéda la Fête-Dieu. Ce fut miracle que cela n’arrive point le jour.
1770 On signale le mauvais état de l’église qui a besoin d’être agrandie pour contenir tous les fidèles.
1773 avril à 1791 Jacques Charles Farabosc, précédemment rétribué de Montréal.
1780 Farabosc confère le titre de l’obit à Me Alexis Combes clerc tonsuré de Carcassonne.
1780 Il est de notoriété publique que la chaire à prêcher de l’église n’est d’aucun service, puisque le vicaire a été obligé de suspendre ses instructions sous la menace qu’il a de la voir crouler.
1787 Le couvert de l’église est en très mauvais état au point que tout l’intérieur est inondé en temps de pluye. Elle est d’ailleurs pour cette raison inhabitable et d’ailleurs exposée aux plus grandes dégradations.
Pendant la révolution
L’église est dédiée au culte de la Raison. Le 18 prairial, an II « La société populaire, sur invitation de la municipalité a nommé huit sociétaires chargés de la décoration du temple de la raison.
Les citoyens sont invités à se comporter avec décence dans le temple. Les prêtres sont invités à prêter serment, ce que font le 27 septembre François Izar curé et Jean Marcou vicaire, prêtres de la paroisse, lesquels ont déclaré vouloir se conformer à la loy qui porte que les personnes qui perçoivent un traitement de l’état, seront tenus de prêter serment « Je jure d’être fidèle à la nation, de maintenir l’égalité et la liberté, de mourir en les défendant » sous peine d’être privés de leur traitement.
Mais on apprend le 27 ventose, an II, qu’un prêtre nommé Combes disait la messe à Saissac chez la citoyenne Marie Marabail de Cers ; y assistaient 13 personnes Signé Dazon.
Izard prêtre prébendé du chapitre de Montréal, adhéra au schisme. Il fit élu curé de la Louvière où il fut reçu à coups de pierres, puis curé intrus à Saissac. Terroriste ardent, il fut finit dans les armées en 1794. Om appris plus tard nous dit Sabarthés sa mort en Amérique.
1791 On change l’ostensoir et le ciboire de Villelongue contre celui de Saissac (Benoît Chauvin Pierre... )
2 avril 93 Les citoyens sont convoqués dans l’église au son de la cloche et par convocation publique « Les uns et les autres se jettent sur le bureau, pour se présenter en qualité de volontaires, les autres pour faire offrande au profit de la Patrie » On inscrit 25 conscrits.
1791 Echange d’ostensoir et de ciboire de Villelongue contre celui de Saissac
1792 A Jacques Albouy maçon pour ouvrages faits à la presbytérale 35 L
. Au sieur Galtier menuisier pour fourniture d’ouvrages faits à la presbytérale 102 L
A Vives le fils menuisier réparation au banc de l’église destiné aux municipalités 33 L
L’état de délabrement de l’église (choeur et appui de communion) nécessite le transfert des
choses nécessaires à la décence destinée au culte religieux
Le 14 mai 1793 on reçoit un ordre pour arrêter les prêtres réfractaires.
1793 On paye au sieur Boussac pour 32 canes portane bois peuplier pour couvert à la presbytérale
La société populaire de cette commune sur invitation de la municipalité a nommé 8 sociétaires
chargés de la décoration du Temple de la Raison.
Le citoyen Jean Jacques Lacroix ci devant ministre des cultes catholiques de Trèbes s’est présenté et a déclaré vouloir passer quelque temps à Saissac.
1794 Cette année là, on dépouille la sacristie de l’église St Michel de tous les ornements, on porte à Carcassonne l’argenterie de ladite église ; soit 2 calices d’argent avec leurs patères, un soleil d’argent enrichi de pierreries, une croix d’argent processionnelle et une petite croix d’argent pour les offrandes, un encensoir et sa navette en argent, un goupillon en argent et un buste en argent qui renfermait une relique de St Antoine. On ferme l’église le 18 mai 1794 et on fait transporter à Carcassonne 3 cloches qui étaient au clocher de Saissac.
Enfin le 21 février 1795 on recommença le service divin à l’église de Saissac.
15 XI 95 Pétition des gens du Cros et de la rivière Bernassonne pour demander que le cimetière de Campras, vendu à Montplanqua, soit distrait de la vente, attendu la trop grande distance destinée au culte religieux.
On signale l’état de délabrement de l’église « Le choeur et l’appui de communion sont dans un tel état qu’il est nécessaire de transférer les choses indispensables à la décence destinée au culte religieux. «
L’église devient alors Temple décadaire.
8 mai Installation du maire « Le cortège après une promenade civique se rend au temple décadaire où il est fait lecture des lois et arrêtés du 13 fructidor » Le 18 messidor, Besaucèle maire et son adjoint en « costumes civiques » escortés par la garde nationale, vont au temple décadaire, lire l’arrêté du district de Carcassonne, ordonnant aux conscrits de Saissac de se rendre au dépôt militaire.
Le 25 messidor, double anniversaire du 14 juillet et de la fête de la Concorde après avoir salué l’arbre de la Liberté, on va au temple décadaire dans lequel le maire par l’organe du secrétaire de mairie a prononcé un discours analogue à la fête.
Le citoyen Louis Bellisent, natif de Carcassonne, ex ministre du culte à Ria (P O ) a dit que pour se conformer à la loi et exercer les cérémonies du culte dans l’édifice vulgairement appelé église paroissiale et a prêté ensuite serment « Je jure d’être fidèle à la constitution »
A Saissac le curé en mission Louis Pont venant d’Alzonne, où il avait prêté serment et s’était retiré le 16 mars 1795, ne fut pas arrêté en vertu d’un mandat d’arrêt lancé contre lui le 24 juin et qui ne l’avait pas atteint, car se sachant dénoncé à Saissac, prévenu par le lieutenant de gendarmerie, il passa dans le diocèse de Narbonne et devint curé à Cailloux où il prêta serment.
13 brumaire an X Grande fête pour la paix avec l’Angleterre, on va à « l’édifice national » où le ministre de la religion catholique officie. Devant l’église la cavalerie se met en bataille devant le portail et fait retentir l’air de la trompette guerrière.
Cette année là on fait l’inventaire de l’église, en l’absence du ministre, mais en présence des marguilliers. An VIII Besaucèle Maire Cavailhès secrétaire. Dans la sacristie on trouve, Un ornement de saison complet et un moins complet : 4 soutanes d’acolytes rouges avec 4 bonnets rouges, 4 aubes et leurs cordons, un missel et un vespéral, un calice un ostensoir, un ciboire de composition, uns croix et un encensoir avec la navette, tout en laiton, 2 chandeliers de cuivre, une lanterne, un cierge pascal en bois, une armoire
un porte missel, 2 Prie-Dieu, un cadre de dais avec ses 4 bâtons, une écharpe.
Au maître autel 2 tapis, une nappe, un pupitre, un gradin, un baquet pour mettre les flambeaux, un siège pour le curé, 8 flambeaux. Dans l’église 70 chaises, 3 bancs, un confessionnal.
Dans les fonts baptismaux Une piscine de marbre, 3 bancs un confessionnal.
Dans la capelle N D Un vieux tapis, une nappe, 4 flambeaux, une effigie de N D.
Chapelle St Eloi une nappe, 2 chandeliers d’étain. Chapelle St Antoine le buste de St Antoine, une nappe, 4 ? ; un banc Chapelles Ste Croix, St Joseph, St Sébastien 7 marguilliers.
EMPIRE et RESTAURATION
1805 Etienne Rolland curé, né en 1758 mort curé de Cuxac d’Aude en 1828.
1813 Joseph Gaydé né en 1750 mort en 1817 âgé de 67 ans
17 juillet 1814 Grande fête et cortège, on crie « Vive la Paix, Vive Louis XVIII. Il y aune procession autour de l’église, on chante le « Té Deum et l’Exaudiat » on finit par un bal.
Le lendemain service funéraire en l’honneur de Louis XVI et de Marie Antoinette, de Madame Elisabeth de France et du duc d’Enghien. Les filles habillées en blanc, avec un ruban noir, les dames habillées de noir, toutes un cierge à la main, on fait des offrandes puis on va à la mairie où a lieu une distribution de pain aux familles indigentes.
Le 18 avril on hisse le drapeau tricolore sur la plus haute tour de la ville, puis le 23 juillet c’est le drapeau blanc qui flotte sur tous les édifices. On fait de banquets et on porte des toasts. M. Combes vicaire, (celui qui célébrait des messes chez Marie Marabail, l’an III et qui devait être réfractaire ) aussi recommandable par ses talents littéraires que par son dévouement à la cause des Bourbons. Passées Vêpres de jeunes vestales, habillées en blanc, au nombre de cent, défilent avec une bannière blanche, enrichie de trois fleurs de lys. On allume un feu de joie en chantant le « Veni créator » le drapeau de l’Aigle est traîné dans les rues, comme on avait déjà fait du drapeau tricolore, il est jeté au feu par le maire qui déclare « Le voilà l’étendard sanguinaire, voilà le code infernal de la conscription, je ne l’avais jamais ouvert dans votre cause qu’en versant des larmes, je le livre aux flammes, puissent les auteurs périr avec lui » Feu de joie, farandoles, feu d’artifice.
Le 27 août 1815 on fête la St Louis, les dames mettent le feu au feu de joie.
9 Juin 1823 Victor de Laurens maire, décède, les dames de Saissac toutes vêtues de deuil et voilées assistent à la messe devant un catafalque.
1817 Jean Bosviel curé, né en 1765 mort chanoine titulaire de Carcassonne en 1852.
1822 Dans un almanach du clergé on note que Boisviel est curé de Saissac.
21 août 1824 St Louis on chante et la musique joue « Vive Henri IV « le feu est allumé de 4 cotés par les autorités administratives, ecclésiastiques et judiciaires.
1823 Passeport pour Mathieu Galibert, peintre en peintures d’église né à Saissac.
1825 C’est la St Charles qui est célébrée avec distribution de pain et de vin ; On faisait alors des stations de Jubilé et des reposoirs dans les rues.
1827 Vol à la chapelle St Antoine (Nappes, chandeliers, Evangiles, Christ, Reliquaire en forme d’ostensoir. Bosviel prêtre Jean Henri Besaucèle, Vincent Gasc, Prosper Oustry Marguilliers de St Antoine. Ensemble pris par Besaucèle pour éviter que d’autres s’en emparent.
1859 21 novembre Victor Combal né en 1789 mort curé d’Alaigne
1839 Les processions du St Sacrement qui ont lieu le jour de la Fête Dieu et de l’octave. Le dimanche après la sortie de l’église on suivra la direction de l’esplanade, on entrera dans la rue qui conduit au presbytère, puis on ira à la croix près de la porte d’Autan, à la tour, puis descente place aux herbes, rue qui conduit au faubourg de Cers, croix dite de Ruffel, rue descendant devant d’Amiel dit « le rat » pour s’introduire dans la rue du presbytère et l’église. Pour l’octave rue du coté du clocher, maison des frères de la doctrine chrétienne, maison Tinel et idem. Les habitants sont tenus de balayer devant leur porte, de ne pas laisser divaguer les cochons et de ne pas laisser les charrettes en stationnement.
1844 Construction d’une voûte ogivale à l’église. Devis 2265 F V Combal, curé.
1846 Etat des églises de l’Aude. Eglise exposée à tous les vents, d’une parfaite régularité mais offrant peu d’intérêt sous le rapport de l’art. Néanmoins sa construction gothique démontre son ancienneté. L’ensemble de la nef et du sanctuaire où se trouve le maître autel et 4 chapelles latérales, forme une croix très régulière. L’église est divisée en 5 travées dont 4 appartiennent à la nef. Chacune d’elles est séparée par des arcs doubleaux de pierre taillée qui reposent sur des pieds droits, dont le socle et les chapiteaux ornés de feuilles d’acanthe. Un St Michel en bois doré, sculpté à une époque où le sens du symbole ne s’était pas perdu par les artistes, si ce n’est par ce qu’on n’ose appeler l’art industriel, des simulacres en plâtre dont la laideur doucereuse, doit bien affliger les saints qui les voient en Paradis.
Autres statues St Antoine, Vierge, St Sébastien, St Michel, St Roch bois sculpté St Joseph (vêtu) Ste Thérèse, St Jean, Jeanne d’Arc, Sacré Cœur.
1847 Eglise dégradée par un « ouragan » le 10 mars 1847
19 mai Auguste Cros curé né en 1808 plus tard curé de Fanjeaux
1853 Troubles lors des processions des 15 et 16 août, on interdit les processions au long cours.
Les seules processions autorisées se feront dans l’église et sur l’esplanade autour de l’église.
Cros curé depuis 1847 pas de vicaire
1853 9 avril Arnaud Corbière curé, né en 1806 va ensuite à Villasavary.
1855 Delpech Numa en religion frère Leothéricus, de l’institut des frères des écoles chrétiennes instituteur public, est installé à l’école.
1856 Construction d’une nouvelle sacristie
1857 Travaux à l’église exécutés en « Style romain »
1857 Gleize Michel né en 1814. curé doyen.
1863 Demande d’avoir 3 chapelles dans l’église Dame Boussac Veuve Cazes de Milhau et héritiers.
17 janvier jour de la St Antoine, le sieur Bosc Guillaume est exclu. Il avait déclaré pendant la messe « Je paierai l’amende, mais vous êtes trop sévères avec les uns et indulgents avec les autres «
Créant un incident qui était un scandale.
1872 Brassens Guilhem curé de Saissac.
1873 Achat d’une oriflamme à Paris à la maison Biais aîné et Rondelet. Bannière à l’effigie de St Antoine d’un côté et les armoiries de la ville de l’autre. Prix 500 francs.
18 janvier 1874 Inauguration de l’oriflamme au son du tambour. Musique et tambour en tête, en colonne par deux, on fait le tour du village jusqu'à l’église. Le curé bénit l’oriflamme, un pain bénit est offert par la société. Aux vêpres les membres du bureau sont au lutrin, les psaumes sont chantés en faux-bourdon De Laurens se distingue à l’orgue.
1876 Gabelle Achille vicaire.
1881. Alexandre Fourié ( curé doyen de Saissac de 1861 à 1883.
1888 Barthélémy vicaire a du talent à l’orgue. Jean Cals (Gattou) fait la quête destinée à payer le reliquaire de St Antoine soustrait à l’église par des malfaiteurs
1889 l’abbé Barthélémy dit aux sociétaires de St Antoine qu’il n’a pas souvent l’occasion de les voir dans l’église et rappelle les méfaits de la danse.
1884 Le conseil de fabrique reçoit l’autorisation de construire une voûte ogivale.
1891 Mlle de Laurens tient l’orgue, Messe chantée par des sociétaires sous la direction de l’abbé Joulia. A vêpres on chante le cantique de ST Antoine
1893 Orgue tenu le vicaire Sourgne.
1886 Achat du chemin de croix actuellement en place pour la somme de 1444,95 F (dons)
1906 Vote de 100 francs pour réparations à la toiture de l’église.
1903 Cassignol curé part en 1914
1907 Le conseil municipal consent à M Cassignol curé le loyer gratuit pour un an car celui ci a effectué des travaux ( 200 francs) au presbytère.
On trouve ensuite Costesèque curé qui maria Nathalie Séverac en 1912 L’abbé Costesèque lors de la bénédiction de la statue de Jeanne d’Arc dans l’église, avait fait une reconstitution du bûcher sur lequel avait péri la sainte, en allumant sous le bûcher des feux de Bengale, ce qui avait fortement impressionné les enfants.
1912 Location gratuite des presbytères est supprimée, on loue pour 150 F par an
1921 Nouveau bail à M Journet vu le départ de Costesèque (190 F)
1923 Nouveau bail M Lannes Le curé Lannes était surnommé le potingaire
Succédant à Lannes on trouve Albert le curé et sa servante Victorine qu’il appelait Victoire ; un saint homme, tolérant, bon vivant aimé de tous qui est resté plus de 30 ans curé. Les Allemands lui volèrent son vélo au mois d’août 44, alors qu’il revenait de consoler une de ses ouailles.
Curé jusqu’en 1957.
1943 On abat les deux ormeaux (Sally ? ) de la place de l’église qui abîmaient le porche et la toiture.
1944 Les Allemands occupent Saissac. Ils assistent assez nombreux à la messe du Dimanche, ils occupaient le dernier rang, dos au mur de l’église, ils ne s’asseyaient jamais au cours de l’office.
L’abbé Raynaud 1957 1976 qui lui succéda, était un savant théologien, ancien prisonnier, bon poète, il organisa des fêtes qui permirent l’achat d’une statue de la Vierge due à un sculpteur Toulousain. Cette statue se dresse au bord du ravin au dessus d’Escourrou, une plaque en marbre rappelle le souvenir de ce curé mort à Alzonne.
L’abbé Mot qui vint après lui a aussi laissé un très bon souvenir aux fidèles de Saissac.
Depuis Saissac fait partie d’un groupe de paroisses avec St Denis, Lacombe, Montolieu qui sont dirigées par l’abbé Escourrou.
Depuis 1980 Travaux effectués à la toiture, d’abord recouverte en ardoises, architecte Mr Bourrely puis après des infiltrations d’eau qui ont endommagé la chaire, refaite en tuiles.
Réfection de l’abside et du choeur peintures de Mr Borkowski.
La toile de Gamelin a été restaurée par Mr Pleu.
Aménagement de deux salles, sous la sacristie, pour l’enseignement du catéchisme.
Travaux effectuée par l’amicale St Michel, pavage du choeur, sonorisation et chauffage, réfection des chapelles par Mr Boisard, statue de la Vierge restaurée par Mr Boisard.
Le choeur, les chapelles St Antoine et St Sébastien sont classées « Monuments Historiques »
Inhumations dans l’église
1615 Augustin de Monto. 1616 Jeanne Bessonne, veuve Pierre Monto
Mathieu Bezombes , Jeanne Lamenay, Anne Claire Sedrier, Jean Fournier capitaine Anne Marie Besaucèle
1617 Charles Sabarery 8 ans, Anne Françoise Albine de Caux, tante de Samartès marchand.
1618 A Guiraud, Anthonie Aimado
1619 Pierre Fournier
1621 Marie Bessette, Jean Salvair Prêtre, Ugues Mas, Pierre Mas , une jeune fille de 8 ans Agnès, M Laure, François Laurens enfant de Beaucaire.
1622 Donne Maurelle veuve enterrée à la Paliçade de l’église. Jean Bousquet, Anne Madone,
1624 Anthoigne Esoland , Gaillarde Besaucèle
1625 Michel Massoutier pareur de drap ;Guilleme Sabatery, Françoise Augier, la femme de Solier, Pierre Julia, Jean Fagnier, Guillaume Maury.
I626 Pierre Fournier, Jeanne Massoutier
1627 Pierre Augé2 ans, Pierre Amiel « fatino » de M de Calveyrac Françoise Julia Claude Fontez bourgeois
1628 Guillaume Danjard, Isabeau Sédrié, Pierre Sédrié, Galiarde Castanette, Jean Dussault, Jacques Augé, André Prat charpentier. Blanche Gasque
1629 Jean Duceau bourgeois ; Jean Colombier ; Pierre Fournier, enfant Vaysse
1630 Raymond Trémolines 5 mois, Simon Mono, Jeanne Besaucèle Madame EstruguesJean Molinier de Siguières, Jean Conquet
1631 Antoine Guiraud, Pierre Salvaire devant la porte de l’église.
Marguerite Laurens ; Marie Salvetat ; petit enfant sans père de la veuve d’Anthoine Massoutier Antoinette Bonière Jean Lantard 5 ans, Ramon Regy, Ramon Gleise prêtre Tous près du clocher
Jeanne Gasque derrière le château
1632 Anne Martel veuve de Jean François Trémolines Catherine Mono
1634, Françoise Sabatery, François Verdier , Marguerite Fabre 1 an,
1635Marguerite Palarette femme de Bernard Mono, Bernard Sabatery 18 ans, Jean Pierre Fabre 7 mois, Pierre Massoutier
1636 Jeanne de Mosuven veuve de Fabre , Fontiès, Cécile de Manian veuve Glories
1637 Jean Benazet, Mathieu Besaucèle, Ramonde Rognon femme de Jean Robert
1638 Pierre Estève, Françoise Garric, Jean Joffre 3 ans, Angelot Anthoine Ganes
1639 Guillaume Donnes, Magdeleine Bac, Claude Saury 8 jours, Jean Denoysin 1 an, Isabeau Fabre 7 mois, Ramon Robert, Ramonde Viguier veuve Vaysse
1640 Jean MonoAnne Colombier 1 an, Paul Carrière, Marc Fornié,
1641 Jeanne femme Manaud, Pierre Conquet, Jeanne Colombier femme de Jean Joffre, Pierre Sentou, Jeanne Saissac femme Delar, Balthesanne Martel,
1642 Magdeleine de Revair, Pierre Paul Saury
1643 Jeanne Menadier, Marguerite Fabren Balthessanne Fornier 12 ans, Guillaume Glories, Pierre Maraval, Antoinette Pratx
1644 Marie Joffre, Catherine Besaucèle, Benoit Besaucèle, Jeanne Escande 1 an, Magdeleine Fabre 7 ans, Jean Beroux 15 ans , Jean Besancèle 1 an, Anne Maige, Mlarie Sentou
1645 Marguerit Fabre, M Artgnon, Geneviève Doumerc femme de Pierre Besaucèle, Bernard Mono, Enfant 1an Joffre, Catherine Doucet 3 ans, Michel Jean Maury, Jeanne Doucet 5 ans, Antoine Benazet, Ramonde Robert,
1646 Anne Martel, François Fournier, Pierre Jean Robert, Jacques Batalié (entrée chapelle St Martin) Claude Sentou, Jean Robert, Jean Conquet.
1647 François Vison, Jean Pierre Besaucèle, Marguerite Salvy femme de François Vinson, Jeanne Daydé, Magdeleine Sabatery veuve de J P Besaucèle, Catherine Besaucèle femme J P Benazet, Jean Gasc 5 ans à cause du mauvais temps.
1648 Jean Selariès, simone Colombier femme Escande, Bernard Danjard, Maistre Jean Besaucèle, viguier de St Denis, lieutenant de Saissac
1649 Antoinette Carrié, Marie Solier veuve Pagon, Jeanne Joulia femmede Jean Beroux, Sébastien Mons, Gabriel trémolines 1 an, Ramon Brunel, Catherine Fabre veuve Sabatery.
1650 Jean Clerc, Pierre Fournier, Antoine Julien, Catherine Devidal, François martel, Paule Besaucèle femme Daoustet, Guillaume Glories , Pierre Jean fabre, Jean Colombier
1651 Nicolas Trémolines prêtre, Catherine Devidal ; Michel Bouyé, François Mons, Antoine Talade, Catherien Mono.
1652 Jean Fabre 5 ans, Claude magnian, Raphael Denapt, Jeanne martel. Un pauvre de Lavelanet près de l’égliseBalthezanne Fornier femme de Jean Vidal.François Rousset
1653 Jeanne Besaucèle, François Glories, Simon Granié, Guillaume Sentou, Bernard Julia,
<A ceux qui suivent ce blog ...!
A vous qui suivez assidûment ce blog,
et vous êtes nombreux,
je recherche des photos
qui pourraient figurer ici.
En particulier,
sur "Les Grandes Heures du Chateau de Saissac",
sur "Les fêtes du vin",
ou tout autre évenement et/ou figures Saissagaises.
Vous pouvez me contacter
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vos images à:
erick.fantin1@aliceadsl.fr
Je peux éventuellement et avec plaisir, m'occuper de scanner les originaux prétés !
Par avance
MERCI
pour faire perdurer la mémoire de Saissac.
-
Les 3 légendes du Cabardès - La Dame de Saissac
La Dame de Saissac
1209... Croisade des Albigeois.
Les armées de Simon de Montfort déferlent sur le Languedoc,
mélange confus de reîtres et de ribauds.
Juillet est dans la splendeur de sa moisson, au chant des
cigales; Béziers, pris d'assaut, est pillé et Narbonne tombe.
Les armées se ruent sur Carcassonne...
Bertrand de Saissac jetait un dernier coup d'œil sur son
fief, avant de se rendre à l'appel de Trencavel son ami et
suzerain, à l'aboi dans Carcassonne.
Rapidement, il avait inspecté les remparts de Saissac qui
n'avaient pas servi depuis plus de trente ans, quand les sires
de Saissac se défendaient contre les Comtés de Toulouse. Il
donna l'ordre de faire les réparations indispensables; puis il
nomma les chefs, et précisa les consignes de défense; enfin il
fit le tri des meilleurs chevaliers, qu'il emmena avec lui à
Carcassonne.
Et, avant de partir, il confia solennellement le commandement
de la place à sa fille, Aude; la coutume était, dit-on, de
confier, en temps de guerre, les prérogatives du chef à une
femme, pendant l'absence du seigneur.
Puis, confiant dans la solidité de ses murs, dans la fidélité
et le courage de ses hommes, rassuré par l'éloignement de sa
citadelle et par sa situation impressionnante sur un éperon
rocheux, il partit à l'aube avec cinquante chevaliers...
Aude de Saissac dans l'éclat de ses 19 ans était plus habituée
aux plaisirs des « Cours d'amour » et à la joliesse des chants
des troubadours qu'au maniement des armes. Certes, elle savait
monter, et il était de bon ton d'aller chasser le chevreuil à
Ramondens, mais c'était l'affaire des hommes de tuer le gibier.
Son père parti, elle raillait avec Jourdain, son damoiseau et
chevalier servant, les précautions et les recommandations :
Comment penser à la guerre? Comment songer que ce splendide
panorama qui s'étalait sous ses yeux pouvait devenir un jour
un lieu de massacre? Comment imaginer que les Croisés
commettraient la folie de s'engager dans la souricière du
Lauragais gardée par les formidables forteresses de
Carcassonne, Cabaret, Saissac, Montréal, Fanjeaux et autres
places.
Et surtout ! Comment ouvrir ses yeux à la guerre sous ce beau
soleil de juillet qui transfigurait tout; la plaine se dorait;
au loin les Pyrénées bleuissaient chaque jour un peu plus, et
la neige n'était plus accrochée qu'aux revers ombreux des plus
hauts pics.
Croyez-vous à la guerre, Jourdain?
Les ouvriers travaillaient mollement aux remparts; les
chevaliers chassaient tout le jour au fond des forêts, les
hommes d'armes couraient de tavernes en tavernes.
Mais le vieux portier de l'entrée de la Vernassonne hochait la
tête et ne quittait guère son poste; jadis il avait fait la
guerre, et sentait que si Saissac devait être pris ce ne
pouvait être que par surprise; avec quelques soldats, il avait
réparé les brèches, il avait fait sauter les passerelles sur
le torrent et construit un pont-levis; et maintenant, il
veillait, prêt à donner le signal à coups de trompe.
C'était le dernier jour d'août; Aude s'ennuyant dans son
donjon, descendit vers la porte de la Vernassonne pour
cueillir quelques fleurs des prés le long du torrent.
- Bonjour... dit-elle au vieux portier.
Ils parlèrent, et elle s'étonna de la vie sévère que menait
cet homme depuis un mois; elle admira qu'il n'eut pas quitté
son poste depuis le départ du seigneur, couchant à même le
sol, ses armes et sa trompe à portée de la main. La pâle
figure de Jourdain lui apparut, et pour la première fois, elle
le méprisa d'avoir les mains si blanches et le coeur si peu
viril.
- Mais... n'avez-vous point besoin de monter parfois à la
ville vous délasser ou faire quelque emplette ?
- Certes, j'aimerais voir ma femme et mes enfants, mais j'ai
promis à mon seigneur de garder son château... J'attendrai
qu'il vienne me relever... et puis, qui ici pourrait me
remplacer? ajouta-t-il plus bas.
Aude ne releva pas l'allusion à la mollesse des jeunes
seigneurs et à la négligence des hommes; toute la ville, et
elle-même, délivrés de la lourde tutelle de Bertrand de
Saissac, brutal, impérieux, autoritaire, respirait avec
délice; Personne n'était pressé de se plier à une discipline
quelconque; il serait bien temps plus tard... Mais son bon
cœur l'emporta :
- Ne suis-je pas Dame de Saissac? Et n'ai-je pas le
Commandement du château ?... Allez, mon ami, allez voir votre
femme, allez embrasser vos enfants... C'est moi qui en donne
l'ordre...
Le vieux portier secoua la tête :
- Je ne saurais partir sans être remplacé...
- Allez, allez, c'est moi qui vous remplace... Je m'ennuie...
Cela me distraira... Et j'inspecterai les défenses,
ajouta-t-elle en riant... Donnez-moi votre trompe, grand père,
et ne vous attardez pas trop...
Aude s'installa sur le rempart et rêva à de nouveaux poèmes;
la vallée verdoyante de la Vernassonne frissonnait doucement;
elle pensa à son père, que tous croyaient maintenant
victorieux; un courrier avait appris que les Croisés, décimés,
s'apprêtaient à lever le camp, et que Trencavel poursuivait
des négociations habiles; chaque jour, de Carcassonne,
s'élevait un feu, qui apportait à tous les châteaux des
environs un message de courage et de persévérance.
... Tout à coup, sur la route de Carcassonne, jaillissant de
l'escarpement de la gorge pierreuse, apparut un détachement
d'hommes en armes; à toute allure, ils fondirent sur Saissac
dont La porte d'entrée principale se trouvait sur la
Vernassonne, là où maintenant, on voit l'emplacement d'un
vieux moulin à eau.
Père ! C'est Père !
C'était Bertrand ! Ah ! La guerre était finie, Carcassonne
délivrée, les Croisés taillés en pièce ! Aude en pleurait de
joie ! Hâtivement, elle fit tomber le pont-levis et s'élança
vers eux en criant son bonheur.
- Père ! Ah ! C'est vous, Père !
Et toute la ville, alertée par sa folle joie, se répandait
dans les rues et acclamait déjà le vainqueur.
Mais, le premier cavalier, que, de loin elle avait cru
reconnaître pour son père, fonça sur elle et la transperça de
sa lance; toute la troupe, lancée à fond de train passa sur
son corps, dont la beauté ne fut bientôt qu'un amas immonde de
boue et de sang.
Alors, les cavaliers de Simon de Montfort, s'élancèrent dans
la ville par le pont de la Porte de la Vernassonne, qu'Aude
avait si imprudemment laissé ouverte; les défenseurs du
château furent égorgés avant d'avoir pu se ressaisir, les
femmes furent abomi¬nablement souillées et massacrées, les
enfants furent jetés par dessus les remparts, la ville fut
livrée a u plus infâme des pillages.
Bertrand de Saissac ne put survivre à la perte de tout ce qui
faisait pour lui la joie de vivre, et nul n'entendit jamais
plus parler de lui.
Dans le ravin splendide de la Vernassonne l'été, indifférent à
la peine des hommes continuait de s'épanouir, et le vent
faisait frissonner doucement fleurs et branches....
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Jean DASSENS
Jean DASSENS
1845-1920
Une grande famille
Jean Dassens est né à Saissac le 8 mars 1845, fils de Paul et d’Anne Gasc. Il épouse Justine Pujol et de cette union vont naître 9 enfants.
Joséphine qui finira supérieure générale de l’ordre des Franciscaines de La Devèze. Ordre qui assurait les soins aux épileptiques et aux « phénomènes » atteints de difformités monstrueuses.
Auguste Paul né en 1880. Un sacré original, Auguste son service militaire effectué, part sans prévenir sa famille passer 2 ans en Chine combattre les « Boxers ». Il ne donne jamais de ses nouvelles si bien qu’on le croit mort. Arrivé à Saissac, il croise sa sœur Joséphine qui ne le reconnait pas. Il l’interpelle : «Alors, tu ne connais plus ton frère ! ». Et la brave Joséphine de tourner de l’œil à la vue de ce frère qu’elle croyait disparu.
Paul Victor né en 1887 est agent d’assurances.
Victor sera cheminot, Baptistin est un autre de ses fils.
Sa fille Marie épouse Jean Passebosc.
Les autres enfants décèdent en bas âge.
Jean Dassens « le Suisse » est lui décédé le 12 avril 1920.
Un « Brassier Tisserand »
Jean Dassens est mentionné « cultivateur » sur son acte de décès. En fait selon son petit-fils il était « brassier » et « tisserand ». Il faisait partie du prolétariat rural qui vivotait, survivant pauvre, misérable, laborieux, acharné ou obligé à lésiner, à économiser, dans un univers dur, actif, tranquille, avec ses couleurs, ses habitudes, sa connaissance intime du terroir, ses besoins réduits, sa modération profonde.
Au rythme des saisons, Jean était tisserand, penché sur son « mestié de tisseire » , il enfilait les fils de chaine, lançait la bobine, dévidait, ourdissait, encollait. Il fallait voir pour faire ce métier, ne pas mélanger les fils, bien faire le dessin. Jean travaillait donc devant une fenêtre et l’hiver à la lueur du « calhel à huile ». Le plus terrible c’était l’hiver, peu ou pas de feu dans la pièce, qui devait être humide, Jean se chauffait en travaillant. Quelquefois le fil enduit de colle, mouillé, gelait. Pendant les longues veillées, les métiers retentissaient dans le calme des nuits montagnoles ou luttaient avec les hurlements des vents, qui secouaient portes et fenêtres. Les veilleurs se groupaient autour du tisserand qui, privilégié, accaparait le luminaire. Et les voix s’élevaient pour dominer le tipe-tape monotone du « télié ». La maison de Jean était la maison des rendez-vous nocturnes des jeux, des chansons.
Souvent le travail manquait aux tisserands, l’été et l’automne périodes de suractivité agricole, Jean louait ses bras, comme estivandier, dans une métairie, il avait un droit « d’escoussure », calculé sur la quantité de grain dépiquée. Il bénéficiait des repas et d’un agneau par saison. Jean possédait quelques arpents de terre aux quatre coins de la commune, ce qui l’autorisait à se dire « cultivateur ».
Le Suisse
Quand Monsieur l’Abbé Costesèque demande à la jeune Nathalie Sèverac « Quel est le chef de l’église ? », elle répond sans hésiter « Dé segur es le Suissa », tant elle avait été impressionnée par celui qui en grand costume tout chamarré d’or faisait la police à l’église de sa canne et de sa hallebarde.
Un bel homme
Il était superbe, Jean Dassens le « suisse » de Saissac.
Imaginez une belle tête toute ronde, des joues de pomme, sur un visage roussi comme « une cébe » passée à la poêle !
De grande taille, grand « coumo una caïssa de pendulo », on disait de lui qu’il était beau comme la statue de Saint Michel. Raide comme un « coucouril » (épi de maïs), il rythmait les cérémonies du claquement de sa baguette à pommeau.
Un beau costume
Notre Jean disposait de deux costumes, inspirés par ceux des suisses pontificaux et fournis par la fabrique de Saissac. Un noir et un rouge utilisés suivant les cérémonies.
Il portait un chapeau oiselin, bicorne aux ailes gansées et relevées, avec panache de plumes blanches. Son habit était « à la française », tunique à collet étroit, à manches garnies de parements, écharpe en bandoulière, brodée et rehaussée de broderies d’or et d’argent, fourragère tresse fixée à l’épaule. Des gants blancs soulignaient l’éclat des manches.
Une culotte collante et des bas de soie, floche gland et petite houppette servant d’ornement, des escarpins noirs à boucle argentée.
Une épée pendue au côté droit, une hallebarde et une baguette à pommeau, attestaient du côté militaire et règlementaire de ce personnage.
La fonction du Suisse
Jean avait été choisi comme suisse, d’abord à cause de son physique, mais aussi pour la catholicité exemplaire de sa nombreuse famille.
Le suisse dans l’église donnait de l’éclat aux cérémonies, et du lustre à l’église. Il faisait régner l’ordre et réprimandait les trublions, ce qui amenait parfois des ripostes.
**** 1837, Jean Mur, boucher préposé comme suisse à la police de l’église municipale de Saissac, accompagné de Jacques, tisserand carillonneur, est assailli à sa sortie de l’église par les Oustry qui avaient fait du bruit dans l’église. Les Oustry se saisissent de son épée et abiment son habit. ****
**** Le Maire de Saissac, passablement anticlérical et décidé à ennuyer le curé, posta son garde champêtre, près de l’église le jour d’un mariage et comme le suisse avait fait quelques pas hors du porche, pour saluer la mariée, il se vit dresser procès-verbal pour « port d’arme prohibée », c’était sa hallebarde. ****
« Histoires de la Montagne Noire » de Jean Michel
Les cendriers de Saissac
Les cendriers de Saissac
Autrefois les habitants du village utilisaient les cendres de leur foyer pour la lessive, on jetait très peu de choses. Ce n’est que peu à peu que le besoin de ramasser cendres et objets de rebut s’est installé. On passe alors dans les mairies des contrats d’enlèvement des ordures ménagères. Chaque année le moins disant se voit attribuer l’emploi et la rémunération municipale. Le cendrier passe dans les rues une à deux fois par semaine, il vide les seaux à ordures ou ramasse avec sa pelle les petits tas d’immondices laissés devant la porte.
Son chargement achevé, il les apporte au dépôt municipal au lei-dit « le vallon » (près de l’actuel atelier de Jean Paul Coux et de l’ancien terrain de football).
Le plus ancien cendrier connu était le sieur Anigo qui passa un moment l’emploi à son gendre Louis Ricalens dit « Blondin ». On vit aussi quelque temps Constans qui effectuait sa tournée, il était renommé pour souvent se graisser le gosier avec un bon litre de rouge. Le « Barcot » occupa les fonctions un moment, il faisait sa tournée avec son attelage de vaches. L’hiver il faisait le chasse-neige, toujours avec ses vaches. A la libération la mairie racheta une « Jeep » qui conduite par Bastiè et aménagée avec une caisse à l’arrière ramassait les ordures et les amenait près de Roc Alaric dans un petit terrain appartenant à Eloi Fabre.
Un camion « Unimog » fut acheté en 1962 pour assurer le ramassage dans les étroites rues de Saissac.
« Passé Défini », Jean Michel
EUGENE RENE POUBELLE
( 1821-1907 ) né à Caen et mort à Paris
a donné son nom à la boite à ordures dont
il a imposé l'usage lorsqu'il était préfet de la
Seine en 1884
UNE BELLE CARRIERE
avant de prendre ses fonctions dans la capitale il a été préfet en Charente- en Isère - en Corse
dans le Doubs - les Bouches du Rhône mais il fut aussi nommé ambassadeur
au Vatican en 1898 et surtout en ce qui concerne le Languedoc Roussillon
il fut conseiller général du canton de Saissac dans l'Aude de 1898 à 1904
président de la société centrale d'agriculture
de l'Aude et ardent défenseur des vins du Midi
Il repose au cimetière de Herminis près de Carcassonne,
son buste est visible dans la cour du musée des beaux-arts de cette ville.
Le préfet de la Seine était très influent à une époque où la fonction de maire avait été mise entre parenthèses à Paris. Il était notamment chargé de l'administration courante. C'est ainsi qu'il fut amené à prendre un arrêté en date du 7 mars 1884 qui obligeait les propriétaires d'immeubles à mettre à disposition de leurs locataires des récipients communs, munis d'un couvercle et d'une capacité suffisante pour contenir les déchets ménagers. La dimension et même la contenance de ces récipients étaient strictement contrôlées : 40 à 120 litres. L’arrêté prévoit également le tri des déchets : trois boîtes sont obligatoires, une pour les matières putrescibles, une pour les papiers et les chiffons et une dernière pour le verre, la faïence et les coquilles d'huîtres. Cette prescription a amélioré de manière considérable l'hygiène des foyers de la capitale. En effet, le nombre d'habitants à Paris - avoisinant les deux millions - et la présence de nombreux immeubles collectifs rendaient indispensable l'organisation d'un ramassage régulier. Les Parisiens prirent l'habitude de désigner les réceptacles à ordures du nom du préfet Poubelle. Mais ce nouveau règlement ne fut que partiellement respecté, se heurtant à l'hostilité de la population. Les propriétaires voyaient l'ajout de nouvelles charges, les concierges, des tâches supplémentaires à accomplir et les chiffonniers, la menace de perdre leur gagne-pain. Les boîtes détériorées n'étaient pas remplacées, les anciennes pratiques perduraient par endroits. L'essentiel des décisions du préfet Poubelle a cependant été appliqué. Les hygiénistes ont fini par gagner leur combat. Les ordures furent domestiquées et enfermées et l'exemple de Paris se répandit dans les villes de province. Il faudra toutefois attendre la fin de la Seconde Guerre mondiale pour que les poubelles deviennent d'un usage courant. L'enlèvement des ordures est dès lors orchestré avec régularité par les municipalités.