Un trésor à Saissac ...

Erick FANTIN Par Le 16/09/2013 2

Dans Gardons la mémoire intacte !

Un trésor découvert à Saissac

 

 

Le trésor royal du château :

 

En 1979, alors qu’ils construisaient le Village Vacances, des ouvriers ont fait une découverte d’importance capitale : 2000 deniers datant du XIIIème siècle,  le Trésor de Saissac.

 Avant d’aborder le trésor de Saissac, un petit rappel historique s’impose. Il faut en effet garder à l’esprit qu’à la fin de la période carolingienne, vers la deuxième moitié du X° siècle, l’affaiblissement du pouvoir royal a entraîné pour ce dernier la perte de l’exclusivité de battre monnaie. On a alors vu les seigneuries locales battre les leurs, cantonnant celle du Roi à son « pré-carré ». Il faudra attendre Philippe-Auguste (père de Louis VIII) pour qu’une véritable monnaie royale soit réintroduite. Les monnaies, depuis plus de mille ans, comportent des inscriptions sur leurs deux côtés, qui permettent de les identifier géographiquement et chronologiquement. Les deniers composant le trésor de Saissac n’échappent pas à la règle, et on a pu établir que leur période de circulation s’établissait entre 1250 et 1270, sous le règne de Louis VIII puis celui de Louis IX. Mais surtout, il a été établi que ces monnaies avaient été frappées par l’autorité royale, et témoignent de ce fait de la mainmise de l’administration capétienne sur ces terres dès cette époque. Le trésor de Saissac est de fait le plus important ensemble de monnaies royales découvert dans le Languedoc-Roussillon, et constitue une source de renseignements capitale pour la recherche.

 Aussi, une exposition y est consacrée dans la salle des gardes du château de Saissac, revenant de manière ludique sur le trésor et la monnaie en général. Le visiteur pourra ainsi, par le biais de panneaux explicatifs détaillés et de reconstitutions d’outils et de mobilier s’informer sur tous les tenants et les aboutissants des deniers de Saissac. Sur leur importance historique, mais également sur leur emploi au XIII° siècle: à qui pouvaient-elles appartenir ? Pour quelle utilisation ? Qu’est-ce que cela nous apprend au point de vue historique et politique ? L’exposition se poursuit ensuite sur l’univers de la monnaie : son invention et ses premières utilisation, ses finalités, son mode de fonctionnement, comment elles étaient fabriquées et selon quels critères pour arriver jusqu’à nos jours à la monnaie fiduciaire actuelle. Le visiteur pourra ainsi apprendre les principes généraux de ce pan de l’économie, mais aussi y découvrir des anecdotes ou des thématiques bien précises, comme l’activité de faux monnayage et le sort réservé aux faux monnayeurs (et par la même se rendre compte que les services fiscaux actuels ne sont somme toute pas si cruels…)

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Le trésor monétaire de La Croix

 

Des générations de laboureurs se sont succédées sur le territoire de la métairie de « La Croix » à Saissac mais malgré les conseils de La Fontaine s’ils ont bien tourné et retourné la terre, ils n’ont jamais creusé assez pour découvrir le trésor pourtant caché dedans.
En 1979 la municipalité achète un terrain à « La Croix » pour y construire un village de vacances.
Au mois d’octobre commencent les opérations.
Les travaux de nivellement sont effectués au bulldozer, c’est A. qui conduit l’engin, son collègue M. surveillant les travaux.
A un endroit,  A. déterre une poterie, qui vole en éclats, répandant sur la terre une multitude de pièces de monnaie,
A. arrête l’engin et avec son collègue M. ils remplissent leurs poches de ces pièces qu’ils se partagent.

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De retour chez eux ils cherchent à monnayer leur découverte.
M. va réussir va vendre 500 pièces à une antiquaire de Blagnac.
Madame A. va aussi chercher à vendre ses pièces et contacte M D., numismate de Toulouse, qui signale cette vente suspecte à M Georges Depeyrot
étudiant en archéologie  à Toulouse, qui a son tour prévient la mairie de Saissac. Une plainte est déposée, le 4 décembre et M. le soir même vient à la gendarmerie de Saissac remettre 59 pièces de monnaie. Il précise que de nombreuses pièces sont restées sur le terrain, et indique l’endroit où elles ont été trouvées. Le 7 décembre, M Passelac, archéologue, est désigné il effectue des recherches ; le samedi 8 décembre et pendant plusieurs jours il va découvrir 643 nouvelles pièces.

D’autre part, prévenus par la brigade de Saissac, les gendarmes de Muret vont saisir chez A. à Lavernosse, 755 pièces, 16 fragments de pièces et des fragments de poterie.
De plus, 500 pièces vendues par M. à une antiquaire de Blagnac sont récupérées. L’ensemble du trésor retrouvé se compose de 1957 pièces. Toutes en billon, mélange de cuivre et d’argent

  • 39 deniers féodaux dont 29 de Saint Martin.
  • 6 deniers tournois des ateliers royaux de Philippe II
  • 1909 deniers royaux des rois Louis VIII et Louis IX
  • 3 oboles

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Il s'agit d'une thésaurisation que l'on peut dater des années 1270.
Dès 1247 à Carcassonne une ordonnance royale interdit la circulation des monnaies féodales, un atelier monétaire est installé en 1253. Le sénéchal impose la monnaie royale, en 1265 les anciennes monnaies sont dévalorisées. Il s'agit en fait d'une véritable emprise économique de l'autorité royale. La monnaie melgorienne qui dominait à Carcassonne, est délaissée vers 1270 en faveur de la monnaie royale.
Un procès a lieu en février 1982 au tribunal correctionnel de Carcassonne,
M. et A. condamnés à une amende de 4000 f chacun,
plus 1000 f à la  commune de Saissac,
plus 850 f à  verser au ministère de la culture.

Par la suite un expert est désigné pour fixer la valeur de ces pièces.
Expertise de M Emile Bourgey ,12 septembre 1984, le lot de pièces de monnaie découvert par A. et M. est évalué à 19 500 f soit 1300 pièces  à 15 f.
« Il serait souhaitable que la collection demeure entière et qu’une collectivité en l’occurrence la commune de Saissac puisse racheter la part de MM A. et M.
Le trésor devant ensuite être déposé dans un coffre."

En 1984, la région Languedoc-Roussillon accorde à la mairie de Saissac une subvention de 30000 f qui va permettre
l’acquisition du trésor estimé à 19 500 f, 1300 pièces à 15 f.
Soit 9750 f pour la commune et 9750 pour les inventeurs.
De payer les frais
Frais de tribunal 5000
Frais d’expertise 4500
Frais de transport 2000
dus à M Depeyrot pour le transport du trésor de Paris à Saissac.

La commune de Saissac achète pour 5000 f , 87 livres «  trésors monétaires de la Gascogne »  faisant une large place au trésor de Saissac.
La commune a financé aussi en 1982 et pour 1200f, une planche du supplément de la revue trésors monétaires publiée par le Centre d’études des Trésors monétaires de la bibliothèque Nationale qui doit sortir fin 1983.
Le trésor est déposé dans un coffre de la Caisse d’Epargne de Castelnaudary par Robert Jalbaud.
Le 30 mai 1985, il est ramené à Saissac pour qu’une partie soit exposée dans une vitrine du musée des vieux métiers.

Le reste est placé sans le coffre du SIVOM de Saissac.
En  décembre 1999, le coffre est volé et retrouvé ouvert dans un champ.

Mais le  trésor est à nouveau retrouvé et l’on décide de le remettre dans le coffre de la caisse d’épargne.
Nouvel avatar on ne retrouve pas la clé et avec M Jalbaud nous faisons appel à un serrurier
pour ouvrir notre coffre et y redéposer espérons pour longtemps notre précieux trésor.

Jean Michel

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Le trésor présenté aux Saissagais

 

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Commentaires

  • Georges Depeyrot

    1 Georges Depeyrot Le 21/04/2016

    Bonjour

    Je n'ai jamais été directeur des antiquités historiques à Toulouse, j'étais étudiant en archéologie à l'époque.

    Bien cordialement
    Erick FANTIN

    Erick FANTIN Le 21/04/2016

    Désolé pour cette erreur, Modification faite

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