Prisonniers turcs à Saissac

Erick FANTIN Par Le 07/04/2014 0

Dans Gardons la mémoire intacte !


Les prisonniers turcs à Saissac

 

Le 28 août 1918, le Préfet de Carcassonne était informé par le Général commandant la 16ème région, que le nommé Rerimbin Ibrahim, signalement (taille grande, signes particuliers néant) et parlant un peu le français, s’était évadé du détachement de Saissac. On priait Monsieur le Préfet de prendre toutes mesures utiles pour l’arrestation du fugitif.

Que faisaient ces turcs dans notre département ?

C’est Monsieur Valdeyron de Narbonne qui a fait une recherche sur cet épisode de la vie audoise en 14-18, qui nous apporte la solution.
360 turcs prisonniers de guerre (venant du front d’Orient) firent un séjour forcé dans notre département. Par groupes de 20, ils furent installés dans divers villages. C’est ainsi qu’une équipe arriva un beau jour à Saissac. Ils étaient une douzaine travaillant comme agriculteurs au domaine de Béteille qui appartenait alors à Monsieur Estrade de Carcassonne.
D’après le témoignage de Denise Bonnafous, alors âgée de 8 à 10 ans et habitant à cette époque au domaine voisin du Cros où une partie des turcs logeait, ils étaient très gentils, ils lui offraient de petits jouets en bois qu’ils fabriquaient eux-mêmes.
Elle se souvient du « cuisinier » qui savait si bien préparer les agneaux qui lui donnait Mr Estrade.
« On les a beaucoup regrettés quand ils sont partis, ils pleuraient et avaient beaucoup de peine en prenant le tramway de Saissac à Bram ».
Il est probable qu’Ibrahim faisait partie de ce groupe, il lui tardait aussi de revoir son pays et l’Espagne, alors neutre, n’était pas si loin.
Peut-être réussit-il son évasion !

« Histoires de la Montagne Noire » Jean Michel

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Rapport sur la visite aux camps de prisonniers turcs en France en décembre 1916.

Autorisés à visiter les camps de prisonniers turcs en France par lettre du 23 novembre 1916 de l'Ambassade de la république française en Suisse, et par dépêche ministérielle du 1er décembre 1916, nous sommes arrivés à Béziers (dép. de l'Hérault) le 5 décembre 1916.
Les prisonniers turcs en France, que le Comité international de la Croix-Rouge nous chargea d'inspecter, ont séjourné à Moudros (lles loniennes) pendant un temps variant de 1 à 10 mois, puis en Corse pendant trois mois ; ils sont arrivés le 10 mai 1916 dans le midi de la France, pour être occupés aux travaux des champs et de la vigne.
En été 1916, ils furent répartis dans le Gard, dans l'Aveyron, dans l'Hérault, dans le Tarn et dans l'Aude. Actuellement, pour des raisons de simplification administrative, ils sont exclusivement cantonnés dans les départements de l'Hérault et de l'Aude. — Un détachement de 150 prisonniers turcs est encore en Corse.
Après avoir inspecté le dépôt central des prisonniers turcs à la caserne de Marossan à Béziers, nous avons été voir les prisonniers au travail dans les fermes de Boujeau, de Mas du Ministre, de Pradelonne et de La Motte. Nous avons eu la liberté la plus complète de nous entretenir avec les prisonniers, de prendre des photographies, de distribuer des dons.
Dans chaque détachement, nous avons trouvé un prisonnier turc parlant suffisamment le français pour servir d'intermédiaire entre les soldats de garde et les prisonniers ; nous avons pu par lui obtenir des renseignements de première main, sans passer par les interprètes du camp.
Nous exprimons nos remerciements à M. le colonel Vigogne, inspecteur de la XVIe région, et aux officiers qui mirent la plus parfaite amabilité à nous faciliter notre tâche. 

……..

Sommes remises aux prisonniers de guerre turcs en France pour le compte du Croissant-Rouge

Les prisonniers en Corse et dans la région de Béziers (Hérault) ne sont pas indigents ; outre leur ration très suffisante, ils reçoivent 20 centimes par jour et souvent une prime supplémentaire de 20 centimes, qui leur sert à s'acheter du tabac Ils reçoivent les vêtements, souliers, couvertures, etc. du dépôt. Néanmoins nous avons cru bien faire, uniquement pour marquer notre passage, de laisser à chaque dépôt ou détachement de travail que nous avons visité un franc par prisonnier, pour lui permettre de s'accorder un petit extra.

http://turquie-culture.fr/pages/histoire/anecdotes-recits.../

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