La vie à Saissac en 39-45 (3)

Erick FANTIN Par Le 26/01/2015 0

Dans Gardons la mémoire intacte !

« L’ HERMITE » ESPAGNOL              

  

 Au mois d’Avril, un dimanche matin, le hasard voulut, qu’un homme vivant sous un rocher dans la vallée de Lampy, fût  bêtement découvert.

Un charron de Saissac, accompagné du régisseur M. Maurel  de la ferme Massillargues, cherchait de jeunes  frênes  droits  qu’ils voulaient  destiner  à la confection de timons.

Le charron longeait le ruisseau, le régisseur se déplaçait dans la pente  encombrée de végétaux  lorsque, à quelques mètres, il vit un homme assis. Surpris (le bruit d’une cascade  avait couvert  l’arrivée)  l’homme ne chercha pas à s’enfuir. 

 Rentré  à la ferme, le régisseur fit part  à la propriétaire  de la découverte de cet homme, un Espagnol; il  fut signalé à la gendarmerie. Les bergers virent passer les gendarmes, le vélo à la main;  emmenant, celui que l’on appela   «l’Hermite».

Son abri adossé à un rocher et situé près de la cascade dite de Baret,   était protégé d’un côté par un mur en pierre sèche,  il contenait deux ou trois ustensiles de cuisine, des boites, une petite réserve de blé et de la fougère séchée. Le dépôt des déchets  fit penser que l’homme vivait là  depuis plusieurs mois.  Des traces de pas avaient été relevées par le métayer  de la ferme Le Picou.

  Ce dernier sortait parfois la nuit pour tirer les sangliers qui ravageaient les récoltes avec un fusil qu’il n’avait pas rendu.  Son  intérêt  était de  ne rien dire et pourtant, les traces relevées  dans les champs  le  conduisaient toujours  au bord du ruisseau à un endroit appelé «Nado – Grél». 

 

UN COUPLE DE REFUGIES

 

 Quelque mois après, non loin du rocher de « l ‘Hermite », un couple vint se réfugier (sûrement suite à un  accord) dans une cabane  située dans un gros massif de houx qui jouxtait  le côté droit  du chemin conduisant à la ferme Massillargues, au lieu-dit  la «bouissouno».   

Lui, se disait bûcheron (?) En fait,  il   jouait souvent de l’accordéon.

 A la ferme,  on  leur gardait  un peu de pain  sans que le boulanger qui  faisait des tournées  le sache.

 De temps à autre, le couple s’absentait, il ravitaillait  les hommes de la ferme en tabac en échange de menu gibier : lapins, lièvres, perdrix, capturés au piège par deux jeunes frères placés à Massilllargues pour la nourriture. 

La propriétaire Mademoiselle Cau, exploitait la ferme en régie directe.

Au mois de juin 1944, des maquisards vinrent prendre un veau et une génisse, ils étaient venus prendre une vache.

 

 

 

  • 1 vote. Moyenne 5 sur 5.

Ajouter un commentaire

Anti-spam