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Réfugiés espagnols à Saissac

Par Le 01/12/2013

Réfugiés espagnols à Saissac
Par le Dr Jean Michel

 

Le camp de Bram
 
 Le 26 janvier 1939 les troupes franquistes entrent dans Barcelone, toute la Catalogne est occupée. 100 000 combattants républicains affluent en France, suivis de 250 000 civils. A leur entrée ils sont désarmés et internés dans des camps. Dès le 5 février, dans le domaine du Pigné, entre Bram et Montréal, 300 ouvriers construisent des baraquements et dès le 13 février, arrivent par train spécial 1200 réfugiés, des gens âgés et fatigués. Le lendemain ce sont 1500 jeunes miliciens qui les rejoignent. Montolieu reçoit 273 réfugiés, logés dans couvent.


 Fin février ce sont 16 000 réfugiés qui sont regroupés dans ce camp qui comportait 9 quartiers de 20 baraques, entourées d’un chemin de ronde de 20 m de large dans lequel circulent des gardes à cheval. La discipline est stricte, les fugitifs sont poursuivis par la police. Mais peu à peu la vie s’organise. Les réfugiés  reçoivent des  timbres type Paix surchargés F ; mais le courrier du camp est censuré.

Une chorale dirigée par un compositeur catalan Montaner est créée, elle se produira lors de la visite officielle d’Albert Sarraut, ministre de l’intérieur le 3 mai. En juin il est décidé que les agriculteurs peuvent faire appel aux réfugiés, aussitôt on trouve énormément d’ouvriers agricoles dans le camp, ils vont remplacer les français mobilisés.

D’autres sont intégrés dans des compagnies de travailleurs étrangers, groupements de M O E, main d’œuvre étrangère,  le 145 était à Axat, le 192 à Gincla, le 416 à Rouffiac des Corbières, le 226 à Bram et le 422 à Carcassonne, cette compagnie envoie de nombreux réfugiés à la mine de la Loubatière.

1940, les réfugiés espagnols du camp de Bram sont encore 1300 en mars . Le premier mai ceux qui travaillent à la boulangerie de campagne versent leur prime, soit 819 francs aux bonnes œuvres.

 

Ils fabriquent 4000 brancards. D’autres réfugiés sont intégrés dans des compagnies de travailleurs étrangers. Peu à peu les baraques sont démontées et le camp est labouré et rendu à son propriétaire. Au cimetière de Montréal subsiste un ossuaire où sont regroupés les restes des 207 espagnols décédés dans ce camp. Le corps de Gracia Bescos père de Thérèse épouse Pecco Cypriano y repose.


Canciones de la Guerra Civil Española - A las barricadas